La mise en place d’une force internationale pour Haïti est encore tout à fait possible, a soutenu mercredi le sous-secrétaire d’État aux Affaires américaines, rejetant l’idée d’un scepticisme ambiant entourant la création d’une telle force.
Un haut responsable américain s’est dit “optimiste”, mercredi 26 octobre, sur la possibilité de mettre en place une force internationale pour Haïti, pays caribéen plongé dans une spirale de crises sanitaire et sécuritaire.
“Je suis très optimiste sur le fait que la communauté internationale et le Conseil de sécurité puissent se rassembler autour d’une nouvelle résolution mettant en place une force multinationale pour Haïti”, a déclaré le sous-secrétaire d’État aux Affaires américaines, Brian Nichols, rejetant l’idée d’un scepticisme ambiant entourant la création d’une telle force.
Le haut responsable s’exprimait à la veille d’un déplacement au Canada du secrétaire d’État américain Antony Blinken où il sera notamment question de l’aide internationale à Haïti.
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Le pays pauvre des Caraïbes fait face à des gangs qui sèment la terreur, doublé d’une situation sanitaire qui se dégrade avec une forte résurgence du choléra.
Le gouvernement haïtien a appelé la communauté internationale à l’aide, y compris par le biais d’une force de maintien de la paix. Mais cette idée ne fait pas l’unanimité ni au sein de la population haïtienne ni au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, et aucun pays ne s’est encore proposé pour la diriger.
“Briser le lien entre les gangs et certaines élites politiques qui les financent”
“Je suis fermement en désaccord avec l’idée selon laquelle une telle résolution autorisant une force multinationale serait en péril”, a indiqué Brian Nichols à des journalistes, précisant qu'”un certain nombre de pays”, dont le Canada, ont la capacité de diriger une telle force mais qu’il n’y a pas encore eu de décision. “J’ai parlé avec des dizaines de pays partenaires à travers le monde et il existe un fort soutien pour cette force multinationale”, a-t-il assuré.
Les États-Unis ont indiqué être prêts à soutenir une telle force mais pas à la diriger, tout comme la France.
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À l’instigation des États-Unis et du Mexique, le Conseil de sécurité a imposé la semaine dernière une batterie de sanctions visant les bandes criminelles qui sèment le chaos à Haïti mais sans évoquer la possibilité d’envoyer une force armée.
Anthony Blinken a estimé mercredi qu’il serait “difficile, sinon impossible” d’aider le pays sans restaurer la sécurité. “Il nous faut briser le lien – un lien très nocif – entre les gangs et certaines élites politiques qui les financent, les dirigent et les utilisent pour avancer leurs intérêts au lieu des intérêts du pays”, a-t-il déclaré. “Si on peut casser ce lien tout en renforçant la police nationale, alors je pense que le gouvernement peut venir à bout de la sécurité”, a-t-il ajouté.
Avec AFP