Alors que l’un d’entre eux est mort le 14 octobre dernier, des jeunes d’un quartier populaire ont protesté toute la semaine contre les violences policières en Tunisie. Suite aux échauffourées, le ministère de l’Intérieur a procédé à une trentaine d’arrestations. Ces dernières années, la ligue tunisienne des droits de l’homme a répertorié près d’une vingtaine de cas de jeunes décédés dans des circonstances suspectes lors d’altercations avec la police.
En Tunisie, des jeunes réclament justice pour Omar Labidi. Ce supporter de football est mort noyé dans une rivière en 2018, en tentant d’échapper à une patrouille de police. Mais depuis près de quatre ans, le procès traîne.
Et ce cas n’est pas isolé… À Hay Etthadamen, un autre quartier populaire, des jeunes sont sortis tous les soirs cette semaine, protester contre la violence policière après la mort de l’un d’entre eux le 14 octobre. Malek Sellimi avait 24 ans.
Ce journaliste indépendant aide des militants à documenter les évènements sur une page Facebook, Radio Etthadamen.
“Ici, c’est par exemple une vidéo des heurts au quartier de Douar Hicher, envoyée par un de nos contacts. Nous avons un carnet d’adresses et nous tentons de vérifier au mieux les contenus que l’on nous envoie. La radio Etthadamen devient ainsi une plateforme d’échanges d’informations”, explique à France 24 Skander Alouani, journaliste.
Suite aux échauffourées de cette semaine, le ministère tunisien de l’Intérieur a procédé à une trentaine d’arrestations. Dans une vidéo, Malek avait témoigné des maltraitances policières qu’il avait subi avant de tomber dans le coma. L’un de ses amis qui a gardé son anonymat, exprime son désarroi : “Nous avons confiance dans la justice, nous voulons que le droit de Malek à une justice équitable soit reconnu”.
Et l’affaire est loin d’être terminée. Sayida Ayari attend la libération de son frère, Fourath, proche de Malek et témoin des circonstances de sa mort. Arrêté à son domicile, il est actuellement interrogé par la police.
“Hier, j’ai tourné pendant une heure dans le centre de police de Gorjani en demandant où était mon frère”, raconte Sayida Ayari. “À chaque fois on me donne une version différente… Je n’ai pas de ses nouvelles, j’ai vraiment l’impression qu’on essaye de lui mettre la pression, de l’intimider”.
Ces dernières années, la ligue tunisienne des droits de l’homme a répertorié près d’une vingtaine de cas de jeunes décédés dans des circonstances suspectes lors d’altercations avec la police.