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Assaut du Capitole : Steve Bannon, ex-conseiller de Trump, condamné à quatre mois de prison

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump reconnu coupable en juillet d’outrage au Congrès et d’entrave à l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole du 6 janvier, a été condamné vendredi à quatre mois de prison. Dans un geste “historique”, la commission d’enquête a cité l’ancien président Donald Trump à comparaître “le ou autour du 14 novembre”.

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Steve Bannon, qui fut un influent conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a été condamné, vendredi 21 octobre, à quatre mois de prison pour avoir refusé de coopérer avec l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole.

Cet homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux États-Unis, a immédiatement fait part de son intention de faire appel, ce qui suspend l’application de la sentence. Il a donc pu ressortir libre du tribunal. Devant les caméras, il a assuré “respecter la décision du juge” mais a tout de suite glissé sur le terrain politique.

“Le 8 novembre sera le jour du jugement du régime illégitime de (Joe) Biden (…) et l’on sait comment cela va finir”, a-t-il lancé en référence aux élections de mi-mandat, dans lesquelles les démocrates pourraient perdre leur contrôle du Congrès.

Citant plusieurs membres de la commission d’enquête sur le 6 janvier, chargée de faire la lumière sur le rôle de Donald Trump dans le coup de force de ses partisans, Steve Bannon a prédit qu’ils “seraient battus”.

Trump cité à comparaitre

Cette commission est justement engagée dans une course contre la montre : si les démocrates perdent le contrôle du Congrès lors des élections de mi-mandat, le 8 novembre, elle risque d’être dissoute par la nouvelle majorité républicaine. Face à cette éventualité, et dans un geste “historique”, elle a cité vendredi l’ancien président Donald Trump à comparaître “le ou autour du 14 novembre”. Le milliardaire républicain devra également produire avant le 4 novembre toute une série de documents en vertu de cette assignation, dont le principe avait été acté la semaine dernière.

Ce panel, composé de sept élus démocrates et deux républicains, a déjà interrogé plus d’un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents mais s’est heurté au refus de coopérer de certains proches.


Pour Steve Bannon, son refus de répondre aux assignations de cette commission a mené à sa condamnation en juillet pour entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès.

Les procureurs avaient ensuite requis six mois de détention, épinglant son “mépris” et sa “mauvaise foi” tout au long de la procédure. Ses avocats avaient demandé une peine de liberté conditionnelle ou d’assignation à résidence. Le juge Carl Nichols a finalement opté pour quatre mois de prison, assortis d’une amende de 6 500 dollars.

“Respecter le Congrès est une composante importante de notre système constitutionnel”, a-t-il justifié, en soulignant que Steve Bannon n’avait, à ce jour, toujours produit “aucun document, ni livré aucun témoignage” à la commission.    

“L’enfer”

Féroce contempteur de l’establishment, Steve Bannon, qui a été banquier d’affaires ou encore directeur du site d’information de droite radicale Breitbart, est considéré comme l’un des artisans de la victoire de Donald Trump de 2016.

Devenu l’un des puissants conseillers du président, il avait été écarté de la Maison Blanche en août 2017 après des violences d’extrême droite à Charlottesville, en Virginie.

Mais il était resté proche du milliardaire républicain et avait encore échangé avec lui le 5 janvier 2021, à la veille de l’attaque contre le siège du Congrès. Après leur conversation, il avait prédit un déferlement de “tout l’enfer” le lendemain à Washington.

>> À lire – États-Unis : l’alt-right, ce mouvement d’extrême droite qui veut rendre le “racisme cool”

Pour connaître la teneur de leurs discussions, la commission d’enquête parlementaire avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents.

Il avait refusé, invoquant le droit des présidents et des membres de l’exécutif à garder certaines conversations secrètes.

Mais Donald Trump n’a pas invoqué ce droit et Steve Bannon, qui “était un citoyen privé le 6 janvier”, ne peut pas s’en prévaloir, a souligné le juge Nichols.

Lors de son procès en juillet, Steve Bannon n’a produit aucun témoin et n’a pas pris la parole. Les jurés l’ont déclaré coupable après moins de trois heures de délibérations.

Steve Bannon est par ailleurs poursuivi pour fraude par la justice new-yorkaise dans le cadre d’une enquête sur une levée de fonds pour construire un mur entre les États-Unis et le Mexique, l’une des principales promesses de campagne de Donald Trump.

Il avait déjà été mis en cause dans ce dossier par la justice fédérale, avant d’être gracié par Donald Trump dans les derniers jours de sa présidence.

L’ancien président fait lui-même l’objet de plusieurs enquêtes et la commission du 6 janvier a annoncé qu’elle allait l’assigner à comparaître. 

Ses membres, sept démocrates et deux républicains, doivent publier un rapport sur leurs travaux d’ici la fin de l’année, dans lequel ils pourraient préconiser d’inculper l’ancien président. La décision reviendra in fine au ministre de la Justice Merrick Garland, un homme prudent qui n’exclut rien.

Avec AFP

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