Le président Emmanuel Macron inaugure, lundi, le Mondial de l’auto qui ouvre ses portes à Paris, quatre ans après sa dernière édition. Le salon compte un nombre limité de constructeurs, essentiellement français et chinois.
Les amateurs de voitures peuvent se réjouir. Le Mondial de l’auto, qui a longtemps marqué le mois d’octobre à la Porte de Versailles une année sur deux, est de retour.
Mais après une annulation en mars 2020 pour cause de pandémie, et dans un contexte compliqué pour l’industrie automobile, cette 89e édition a réduit la voilure. Les organisateurs visent cette année entre 300 000 et 400 000 visiteurs, sur une semaine seulement, contre un million en deux semaines lors des éditions précédentes.
Sans Volkswagen, BMW ou Ferrari, ce Mondial de l’auto présente en majesté des groupes français et chinois, alors que l’industrie est engagée dans un virage historique vers l’électrique, et paralysée par une pénurie de puces électroniques.
Avant l’arrivée du grand public mardi, le président Emmanuel Macron inaugure le salon lors de la journée ouverte à la presse.
Un “bonus écologique”
Après avoir reçu la filière à dîner dimanche soir, le chef de l’État a annoncé une série de nouveaux coups de pouce à l’achat de voitures électriques. Le “bonus écologique” va ainsi être porté de 6 000 à 7 000 euros pour la moitié des ménages achetant une voiture électrique, a-t-il précisé dans une interview au quotidien Les Echos. Le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie va par ailleurs être étendu aux recharges sur les bornes électriques.
Emmanuel Macron devrait aussi faire des annonces lundi sur l’offre de location d’électrique à 100 euros pour les foyers modestes, avait indiqué l’Élysée vendredi soir. Au moment même où la grève continue à TotalEnergies et que les files d’attente restent longues devant les stations-essence.
Si les délocalisations se sont enchaînées depuis 30 ans, l’automobile représente encore 800 000 emplois en France, troisième producteur européen derrière l’Allemagne et l’Espagne. Les ventes de voitures, elles, sont au plus bas depuis le début de la pandémie.
L’objectif très ambitieux de deux millions de véhicules produits en France à horizon 2030, contre 1,3 million en 2021, doit illustrer la volonté du gouvernement de “localiser l’ensemble de la chaîne de production automobile électrique en France, de la production de batterie au recyclage”, selon l’Élysée.
Pas d’Allemands
Renault est la seule marque à sortir le grand jeu en présentant lundi la nouvelle Renault 4, descendante de la fameuse “4L”, un SUV électrique qui trônera aux côtés de la nouvelle Renault 5, électrique elle aussi. Dans le même groupe, Dacia et Alpine présentent des concepts futuristes.
Du côté de Stellantis, Peugeot, Jeep et DS exposent quelques nouveaux modèles, dont la première Jeep électrique, tandis que Citroën a montré son concept “durable” Oli en amont du salon.
Les autres stars du salon, avec leurs grands stands, sont Ora, BYD ou VinFast, des marques chinoises et vietnamiennes de voitures électriques qui se lancent à la conquête de l’Europe.
Aucun constructeur allemand n’a fait le déplacement : après avoir investi des millions dans les salons de Shanghai et de Munich en 2021, BMW comme Volkswagen feront l’impasse, avec leurs filiales Mini, Seat, Bugatti ou Lamborghini.
Seul Mercedes s’est invité à Paris depuis dimanche, mais à l’écart du Mondial. Le constructeur a présenté au musée Rodin son nouveau SUV électrique EQE.
Les constructeurs japonais et coréens brillent également par leur absence. Pas de Tesla non plus : comme d’autres, la marque préfère organiser ses propres événements ou s’exposer dans les salons technologiques comme celui de Las Vegas.
Ces colosses de l’automobile sont remplacés par plusieurs géants de la banque, comme la BNP ou le Crédit agricole, qui exposent des véhicules proposés à la location. Netflix et Lego sont aussi présents.
Pour attirer les visiteurs (avec un billet entre 16 et 30 euros), le Mondial a notamment confié un grand stand aux youtubeurs automobiles Vilebrequin, qui exposent quelques voitures atypiques.
Avec AFP