Satisfait que Truth Social, le réseau social de Donald Trump, ait finalement accepté de mettre à jour son application pour mieux modérer ses contenus, Google a annoncé mercredi autoriser sa distribution dans sa boutique d’applications mobiles.
Le réseau social de Donald Trump, Truth Social, peut désormais être téléchargé sur le Google Play Store, alors que le géant de l’Internet l’avait refusé cet été, jugeant la modération des contenus insuffisante sur la plateforme de l’ancien président américain.
Google a indiqué à l’AFP mercredi 12 octobre que Truth Social avait finalement accepté de mettre à jour son application pour s’assurer que son règlement sur le retrait des messages d’incitation à la violence soit appliqué.
Pour être distribués sur la boutique d’applications mobiles de Google, les programmes “doivent se conformer avec notre règlement pour les éditeurs, y compris l’obligation de modérer de façon effective les contenus publiés par des tiers et de retirer les messages répréhensibles comme ceux qui incitent à la violence”, a rappelé un porte-parole.
Alternative
Lancé fin février, Truth Social se veut une alternative aux grands réseaux sociaux, Twitter en particulier, dont Donald Trump est suspendu depuis début janvier 2021, avec la liberté d’expression pour leitmotiv et une modération minimale des contenus.
“Cela a été un plaisir de travailler avec Google et nous sommes ravis qu’ils nous aient aidés à enfin apporter Truth Social à tous les Américains, quel que soit l’appareil qu’ils utilisent”, a réagi Shannon Devine de MZ Group, qui gère les relations publiques de Trump Media and Technology Group (TMTG), la maison mère de Truth Social. “C’est une étape majeure dans notre mission pour rétablir la liberté d’expression en ligne”, a-t-elle ajouté dans un courriel à l’AFP.
TMTG s’était déjà félicitée la semaine dernière de l’admission de Truth Social sur le magasin d’application de Samsung aux États-Unis, le Galaxy Store.
Modération des contenus
Google avait refusé d’accueillir la plateforme sur son Play Store en août, considérant la modération des contenus comme “insuffisante”. Le numéro un mondial de la publicité en ligne avait expliqué avoir fait part à Truth Social de “plusieurs violations” des règlements de la boutique d’applications.
Le groupe californien avait dit avoir “de nouveau indiqué que le fait de disposer de systèmes effectifs de modération du contenu généré par les utilisateurs était une condition (nécessaire) pour qu’une application soit mise en ligne sur Google Play”.
À la différence d’iOS de l’iPhone, le système d’exploitation Android de Google pour les smartphones permet à un utilisateur de télécharger une application par d’autres voies que sa propre boutique d’applications. Pour autant, la boutique reste l’interface privilégiée des utilisateurs d’un téléphone sous Android, qui représente l’écrasante majorité des smartphones dans le monde.
Sur l’App Store d’Apple, où il est bien présent, Truth Social arrive en 89e position dans la catégorie “réseaux sociaux”.
QAnon
TMTG tarde depuis des mois à finaliser sa fusion avec un véhicule coté, Digital World Acquisition Corp (DWAC), qui doit lui permettre d’entrer en Bourse et ainsi de recevoir de l’argent frais. L’action de DWAC prenait près de 9 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York mercredi.
Exclu des grandes plateformes, Donald Trump n’a retrouvé qu’une fraction de ses abonnés sur Truth Social. Il y est actuellement suivi par 4,18 millions de personnes, contre 88,8 millions sur Twitter et 35,4 millions sur Facebook avant son éviction pour avoir encouragé ses partisans lors de l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021, qui avait fait plusieurs morts.
Le réseau social sert notamment aux fans de la nébuleuse QAnon pour relayer leurs théories du complot liant par exemple des personnalités du parti démocrate américain comme Hillary Clinton à un réseau sataniste et pédophile.
NewsGuard, qui évalue les sources d’information en fonction de leur fiabilité, a trouvé 88 comptes partageant du contenu QAnon avec plus de 10 000 abonnés sur Truth Social, dont plus de la moitié étaient “certifiés”, et plus d’un tiers avaient été bannis de Twitter.
Avec AFP