L’armée ukrainienne reprend du terrain sur le front sud mais également dans l’est du pays. Derrière ces succès, célébrés dans tout le pays, le quotidien des unités ukrainiennes reste cependant extrêmement difficile. À la tête d’une d’entre elles, le capitaine Vadim, qui a participé à la contre-offensive victorieuse dans la ville de Lyman, s’est donné une nouvelle mission : libérer ses neuf soldats détenus depuis juin dernier par les forces russes dans le Donbass.
C’est l’autre bataille du capitaine Vadim : à la tête d’une unité qui a permis la libération de la ville de Lyman, dans la région de Donestsk, il s’est désormais donné pour mission de récupérer neuf de ses soldats, faits prisonniers par les Russes dans le Donbass en juin dernier.
“Les Russes avaient beaucoup plus de soldats que nous. Notre commandant nous a ordonné de reculer. Et ils ont commencé à attaquer nos positions par l’arrière. Le combat s’est engagé, très dur, pendant deux heures. L’artillerie nous a ciblé, et l’ennemi est entré par le côté gauche de l’une de nos positions les plus importantes ; c’est là que mes hommes ont été capturés”, raconte-t-il.
“Au moins ils étaient en vie”
Depuis, les familles des soldats n’ont de leurs nouvelles que par les vidéos de propagande russe. Sur certaines, les soldats sont mis en scène devant des livres supposés apprendre aux Ukrainiens à se “dénazifier”. “J’ai eu un appel de mon mari, pendant une minute à peine, il m’a dit que ça allait, qu’il était prisonnier et qu’il était détenu avec les autres soldats, qu’ils étaient ensemble. Il m’a dit d’embrasser les enfants”, raconte Alyona Koltsova, la femme de l’un de ces soldats. “Une semaine après, il y a eu une vidéo, postée sur les sites russes où j’ai vu mon mari et les autres. Ils étaient combien déjà… cinq ? Cinq. Au moins ils étaient en vie. Mais on les voyait en train de travailler. Ils enterraient des soldats.”
“Nous aussi on a des prisonniers et des choses qui peuvent intéresser l’ennemi ! Ces neuf soldats ont défendu la région de Louhansk, pied à pied, village par village. Ils méritent de revenir.”