Deux jours après le coup d’État au Burkina Faso, le journaliste de France 24 Wassim Nasr analyse les origines de ce nouveau coup de force militaire et les raisons des mobilisations de rue dans la capitale, Ouagadougou, où des manifestants s’en sont pris à l’ambassade de France. Décryptage.
Deux jours après l’annonce de la destitution du chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, la tension est restée vive, dimanche 2 octobre, au Burkina Faso, où des manifestants s’en sont pris à des représentations françaises. Des actes suivis d’un appel du nouveau chef autoproclamé de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, à cesser les violences contre la France.
Car les putschistes ont laissé entendre qu’ils étaient prêts à ouvrir les bras à d’autres partenaires que la France. Or, selon Wassim Nasr, journaliste de France 24, spécialiste des questions liées au terrorisme, “cet appel à de nouveaux partenaires, comme la Russie, est devenu un catalyseur pour les populations”, affirme-t-il. “C’est le meilleur moyen pour faire descendre les gens dans la rue”, précise-t-il.
Cibler des institutions françaises peut être vu comme une stratégie des putschistes actuels. “L’attaque contre l’ambassade de France était le moyen d’empêcher Paul-Henri Sandaogo Damiba de retourner dans Ouagadougou et de se ressaisir du pouvoir”, explique Wassim Nasr.
Le journaliste rappelle que le capitaine Ibrahim Traoré avait appelé au calme, samedi, dans une interview à France 24. Des propos qui sont survenus “une fois que les gens étaient dans la rue et que le lieutenant-colonel Damiba était empêché”.