Depuis l’annonce par Vladimir Poutine de la mobilisation partielle de réservistes, des dizaines de milliers de Russes ont fui le pays pour échapper à l’enrôlement dans l’armée ou éviter une peine de prison. Très bien desservie depuis la Russie, la ville d’Istanbul fait figure de ville refuge pour ces citoyens russes. Reportage de nos correspondants en Turquie, Ludovic de Foucaud, Hussein Assad et Shona Bhattacharyya.
C’est l’une des principales terres d’asile pour les déserteurs russes. La Turquie a accueilli ces dernières semaines des dizaines de milliers de citoyens russes qui fuient l’ordre de mobilisation partielle décrétée par Vladimir Poutine.
Accélération des procédures pour obtenir un titre de séjour ou ouvrir un compte en banque, les autorités turques cherchent à faciliter l’installation de ces nouveaux arrivants mais Ankara doit aussi composer avec des pressions américaines. La Turquie a notamment été contrainte de renoncer au système russe de paiement Mir.
L’équipe de France 24 a rencontré plusieurs de ces citoyens russes, dont Sergueï, brièvement détenu après une manifestation contre la guerre en Russie, qui avait déjà gagné Istanbul au printemps dernier, avant de rentrer à Saint Petersbourg puis de revenir précipitamment il y a quelques jours.
“Je ne connais personne désormais qui pense calmement que la guerre ne viendra pas chez eux, parce qu’en fait ça y est elle est déjà là. Être forcé de tuer des gens que je n’ai pas envie de tuer, je ne serais pas d’accord, et ça veut dire que je devrais aller en prison. “
Depuis février, les services turcs ont enregistré près de 50 000 demandes de résidence russe. À Istanbul, une deuxième vague d’arrivées russes est attendue. Chaque jour, plus d’une centaine de vols relient la Russie à la Turquie et les avions sont pleins bien que les prix aient été multipliés par dix.