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Des féministes françaises apportent leur soutien aux Iraniennes qui manifestent

Quinze jours après la mort de Mahsa Amini, plusieurs collectifs féministes français ont manifesté à leur tour, vendredi soir, en soutien aux femmes iraniennes, et appellent le président Emmanuel Macron à prendre position.

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La mort de Mahsa Amini, après son arrestation en Iran par la police des mœurs pour un foulard “mal porté”, a soulevé une vague d’indignation qui a touché les associations féministes françaises. Dans une tribune diffusée vendredi 30 septembre sur les réseaux sociaux, plusieurs organisations de défense des droits des femmes en France, dont le Collectif national pour les Droits des femmes, le Planning familial, ou encore la Maison des femmes, appellent à soutenir les protestations en Iran.

“L’accès à Internet a été limité en Iran, aussi nous avons un rôle à jouer en relayant les messages des Iraniens et des Iraniennes ici et en amplifiant leurs actions”, affirme Fabienne El-Khoury, porte-parole d’Osez le féminisme, co-signataire d’un appel à manifester à Paris vendredi à 18 h. La page Instagram du collectif Osez le féminisme relaie notamment les vidéos de femmes iraniennes dansant autour d’un feu avant d’y jeter leur voile imposé.

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“Lorsque l’on manifeste ici, on ne craint pas pour notre vie. On ne peut que saluer le courage des femmes iraniennes qui jouent la leur en descendant dans la rue et continuent à se dévoiler publiquement pour appeler à l’égalité et réclamer une justice sociale dans un pays, où le corps des femmes est contrôlé par l’État”, renchérit Fabienne El-Khoury.  

En effet, la République islamique contraint les femmes à se couvrir les cheveux en public et le corps jusqu’en dessous des genoux. Elles ne doivent pas porter non plus de pantalons serrés ou de jeans troués. La danse en public ou en présence d’hommes leur est également interdite, tout comme le chant, sauf si leur voix sert de chœurs dans des orchestres traditionnels ou pour des chanteurs masculins.

Plusieurs manifestantes, ainsi que des hommes venus les soutenir, ont perdu la vie dans de violentes répressions des forces de l’ordre iraniennes – 76 morts selon l’ONG iranienne Iran Human Rights et au moins 52 d’après Amnesty international.      

L’une des victimes iraniennes, Hadis Najafi, une jeune femme de 20 ans a été tuée de plusieurs balles de chevrotine au visage et dans le cou alors qu’elle protestait à Karaj, dans la banlieue de Téhéran le 21 septembre. Sa photo largement diffusée sur les réseaux sociaux en a fait une héroïne du mouvement qui continue malgré la répression.

Les féministes demandent à Emmanuel Macron de réagir

Face à cette répression sanglante, le collectif d’association féministe a appelé dans sa tribune le président français Emmanuel Macron à “cesser son silence assourdissant”. La position du chef d’Etat français a été sujet à critique depuis la mort de Mahsa Amini, notamment parce qu’il a rencontré le président iranien Ebrahim Raïssi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York le 20 septembre, sans condamner la répression contre les manifestantes en Iran.

Les associations françaises de défense des droits des femmes critiquent par ailleurs l’usage de gaz lacrymogène par la police française le 25 septembre à Paris, lors d’une manifestation en hommage à Mahsa Amini à proximité de l’ambassade d’Iran.

Une militante iranienne interpelle Ségolène Royal

Plusieurs personnalités iraniennes avaient exhorté ces derniers jours les féministes à réagir avec plus de véhémence aux évènements en Iran. “Comment peut-on se dire féministe ? Comment pouvez-vous demander l’égalité des droits pour les hommes et les femmes, soutenir #MeToo et être absent pour le mouvement #MahsaAmini ?”, avait ainsi tweeté l’actrice iranienne Golshifteh Farahani. Cette comédienne, qui a joué dans de nombreux films français, vit en exil depuis 2008 pour avoir tourné dévoilée, dans un film à l’étranger.


Aux États-Unis, la journaliste et militante Masih Alinejad, à l’origine du mouvement “My Stealthy Freedom” (Ma Liberté Furtive), qui appelle depuis 2014 les femmes iraniennes à retirer leur voile, a lancé elle aussi un appel aux féministes occidentales. Elle les a enjoint à exprimer leur solidarité dans des vidéos. Dans une tribune publiée par le Washington Post, la militante regrette que plusieurs femmes politiques, dont la française Ségolène Royal, ex-ministre de l’Environnement, et les deux anciennes cheffes de la diplomatie européenne, la britannique Catherine Ashton et l’italienne Federica Mogherini, aient accepté de se couvrir la tête en Iran lors de visites officielles.

Dans une vidéo diffusée le 22 septembre sur Twitter, elle s’est adressée directement à Ségolène Royal : “J’en appelle à vous Ségolène Royal (…) J’en appelle à toutes les femmes politiques des pays occidentaux. C’est votre tour ! Faites des vidéos ! Et dites que vous aviez tort (…) Je me souviens quand je vous ai demandé de ne pas porter le hijab, vous m’avez répondu : ‘Nous sommes là pour régler des problèmes plus importants.’ Maintenant pour ce ‘petit’ problème, ce ‘petit’ bout de tissus, des femmes se font tuer ! Faites une vidéo. C’est à vous d’agir !”.

Tandis que les manifestations se poursuivent en Iran, des rassemblements de soutien sont organisés dans le monde ce week-end, notamment à Paris dimanche après-midi, à Los Angeles, ou à Sydney samedi. 

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