Âgée de 38 ans, l’arbitre Stéphanie Frappart a été sélectionnée parmi les 36 arbitres centraux du Mondial-2022 qui se jouera au Qatar du 20 novembre au 18 décembre prochain, aux côtés de deux autres femmes. L’athlète salue un “signe fort” des instances du football.
C’est une première en Coupe du monde. Avoir décidé de sélectionner trois femmes parmi les arbitres centraux du Mondial-2022 au Qatar “est un signe fort” des instances du football, a souligné la Française Stéphanie Frappart, jeudi 29 septembre.
“Je ne suis pas décisionnaire de l’endroit de la Coupe du monde. Les instances ont fait leur choix”, a estimé l’arbitre âgée de 38 ans, sélectionnée parmi les 36 arbitres centraux du Mondial (20 novembre-18 décembre).
Questionnée sur le choix de l’émirat gazier, régulièrement critiqué pour son respect des droits humains et de la place des femmes dans sa société, Stéphanie Frappart a reconnu que “le sport jou(ait) souvent un rôle”.
“On est toujours attentif quand on est femme dans ce pays-là. J’y ai été il y a trois, quatre semaines et j’ai été bien accueillie”, a-t-elle estimé lors d’un point presse au centre national du football, à Clairefontaine, près de Paris.
Palmarès à son actif
“C’est aussi un signe fort de la Fifa et des instances de faire arbitrer des femmes dans ce pays-là. Je ne suis pas porte-parole féministe, mais si cela peut faire avancer des choses…”, a-t-elle repris.
Aux côtés de la Rwandaise Salima Mukansanga et de la Japonaise Yoshimi Yamashita – ainsi que de trois autres femmes désignées comme assistantes –, Stéphanie Frappart sera au sifflet d’au moins une rencontre au Qatar.
Frappart était déjà devenue la première femme arbitre en deuxième division française (2014), en Ligue 1 masculine (2019), en Supercoupe d’Europe (août 2019), en Ligue des champions (décembre 2020) et en finale de Coupe de France (7 mai dernier).
Au Qatar, la politique de “qatarisation” – c’est-à-dire de formation et d’emploi d’une main-d’œuvre qatarie, à commencer par les postes à responsabilité, dans un pays où 80 % de la population est composée d’expatriés – a permis aux femmes d’accéder massivement aux études supérieures et au marché du travail.
Néanmoins, dans le cadre du système de tutelle commun à la région, les femmes restent liées à un tuteur masculin, généralement leur père, frère, grand-père, oncle ou mari.
Elles ont besoin de son autorisation pour prendre nombre de décisions (comme se marier, étudier ou voyager à l’étranger, occuper certains emplois, ouvrir un compte bancaire pour leurs enfants…).
Avec AFP