L’Américaine Doreen Bogdan-Martin a été élue, jeudi, à la tête de l’agence des télécommunication de l’ONU. Elle devance très largement son adversaire, le Russe Rashid Ismailov. Reprendre le contrôle de cette institution était une “priorité absolue” pour Washington.
Elle est devenue, jeudi 29 septembre, la première femme à prendre la tête de l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des télécoms de l’ONU. L’Américaine Doreen Bogdan-Martin a remporté le scrutin avec 139 voix en sa faveur, contre 25 pour son adversaire, le Russe Rashid Ismailov.
“Aujourd’hui, nous avons écrit l’histoire. Après 157 ans, nous avons brisé le plafond de verre”, a lancé Doreen Bogdan-Martin, devant les représentants des 193 États membres.
L’Américaine prend la succession du Chinois Houlin Zhao, qui était secrétaire général de l’UIT depuis 2014.
Cette victoire avait été qualifié de “priorité absolue pour les États-Unis”, par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Le président américain, Joe Biden, avait même pesé de tout son poids officiel dans ce vote, exprimant publiquement son soutien à la candidate américaine.
En finir avec l’axe sino-russe
Aucun Américain n’avait, en effet, dirigé cette organisation depuis 1965. Pourtant, l’IUT, fondée il y a 157 ans, joue un rôle souvent jugé essentiel dans la définition du futur de l’Internet et des télécommunications. L’UIT établit les normes mondiales aussi bien pour les téléphones mobiles que la télévision ou internet. C’est elle qui reflechit, notamment, aux standards à appliquer aux développements de technologies aussi stratégiques que la 5G ou la reconnaissance faciale.
La compétition entre la candidate américaine et son adversaire russe n’était pas directement liée à la guerre en Ukraine. Mais l’invasion, qui vaut l’opprobre de l’Occident à la Russie, était présente dans tous les esprits.
Toutefois pour Washington, la victoire de Doreen Bogdan-Martin permet surtout de mettre un terme à l’emprise sino-russe sur cette institution. L’UIT était non seulement dirigé depuis une dizaine d’années par un Chinois, mais le candidat russe, Rashid Ismailov, avait fait une partie de sa carrière au service du géant chinois des télécom Huawei.