Plusieurs syndicats appellent à la grève et à manifester jeudi, dans toute la France, pour réclamer une hausse des salaires, des pensions, des bourses et des minima sociaux face à une inflation inédite, ainsi que pour s’opposer au projet de réforme des retraites prévoyant une hausse de l’âge légal de départ à la retraite.
Des manifestations sont prévues partout en France, jeudi 29 septembre, à l’appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires et d’organisations de jeunesse, pour réclamer des hausses de salaires et donner un coup de semonce avant le dévoilement du projet de l’exécutif concernant les retraites.
Au moins 200 lieux de rassemblement sont prévus partout en France pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, selon Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.
À Paris, le cortège partira à 14 h de la place Denfert-Rochereau, en direction de Bastille. Une source policière attend 3 000 à 6 000 personnes dans la capitale. Elles étaient en comparaison 3 200 le 17 mars et 8 800 le 27 janvier, selon le ministère de l’Intérieur.
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Parmi les participants, des représentants syndicaux mais aussi des élus, les partis de gauche membres de la Nupes et le NPA ayant apporté leur soutien à cette journée de mobilisation, de même qu’un aréopage d’associations.
Philippe Martinez, secrétaire général du deuxième syndicat français, la CGT, a dit mardi s’attendre à une mobilisation “largement supérieure à celles de janvier et mars”, constatant qu’il y avait “des appels à la grève dans de nombreuses professions”.
La CFDT se tient à l’écart
Trois syndicats sur quatre, y compris la CFDT-Cheminots, ont appelé à la grève à la SNCF. Des perturbations sont attendues sur les lignes TER, Transilien en Île-de-France, Intercités et Ouigo mais les TGV Inoui rouleront quasiment normalement.
Du côté de la RATP, où seule la CGT appelle à la grève, la mobilisation sera modérée avec des perturbations dans les bus, les trams et le RER B, mais pas dans le métro ni le RER A.
Au mot d’ordre initial réclamant une hausse des salaires, des pensions, des bourses et des minima sociaux face à une inflation inédite (+5,9 % en août), s’est ajouté le dossier des retraites, que l’exécutif est déterminé à faire avancer tambour battant.
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Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a martelé mercredi que la réforme des retraites était “nécessaire” et devait entrer en vigueur “à l’été 2023”, quelle que soit la manière dont elle est engagée. Le président Emmanuel Macron avait promis pendant sa campagne de relever l’âge de départ à 65 ans.
La CFDT a rapidement fait savoir début septembre qu’elle ne participerait pas à cette journée de mobilisation. “C’est entreprise par entreprise, branche par branche qu’il faut agir”, avait déclaré son secrétaire général Laurent Berger.
Force ouvrière, qui s’était associée à la plupart des manifestations organisées par la CGT ces derniers mois, a cette fois-ci décidé de se tenir à l’écart. Dix unions départementales FO appellent cependant à manifester, selon Fabrice Lerestif, de l’UD35.
“Tous les syndicats en France sont contre l’idée d’allonger l’âge de départ à la retraite”
“Tout ce que le monde du travail a pu conquérir, cela s’est toujours fait dans l’unité des organisations syndicales. Donc il faut qu’on travaille sur cette question d’unité, c’est essentiel pour gagner des choses”, a commenté la semaine dernière Philippe Martinez.
Le leader de la CGT ne doute cependant pas que tous les syndicats se retrouvent, une fois que l’exécutif aura mis concrètement sur la table son projet de réforme des retraites, comme ils ont réussi à le faire sur l’assurance chômage.
“Tous les syndicats en France sont contre l’idée d’allonger l’âge de départ à la retraite. Cela fait une bonne base de départ pour qu’on puisse concrétiser des journées de mobilisation à huit organisations syndicales”, a-t-il dit.
L’ensemble des organisations syndicales nationales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent se retrouver au siège de l’Unsa le 3 octobre. “Il pourrait y avoir une annonce de manifestation” à l’issue de cette rencontre, selon Céline Verzeletti.
Les partis de gauche prévoient de leur côté d’organiser le 16 octobre une “grande marche contre la vie chère et l’inaction climatique”, sans le soutien, un temps envisagé, de la CGT.
Avec AFP