Rétrogradé en tempête tropicale après avoir dévasté la Floride, qui recense pour le moment au moins huit morts mais s’attend à un bilan bien plus lourd, Ian a été recatégorisé en ouragan jeudi alors qu’il se dirigeait vers la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, et la Géorgie.
Des villes dévastées, des millions de personnes sans électricité mais surtout un bilan humain qui pourrait être “substantiel” : la Floride commençait tout juste jeudi 29 septembre à prendre la mesure des considérables dégâts provoqués par l’ouragan Ian.
Rétrogradée en tempête tropicale après son passage sur les terres, Ian s’est de nouveau renforcée au point d’être recatégorisée en ouragan par le Centre national des ouragans (NHC). Ian se dirigeait jeudi en fin de journée vers la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, et la Géorgie, dans le sud des États-Unis.
Alors que se multipliaient les images de rues transformées en canaux d’eau trouble, de bateaux projetés à terre comme de simples jouets, de maisons fracassées, le dernier bilan en Floride faisait état d’au moins huit morts.
“Cela pourrait être l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire de la Floride”, a dit le président américain Joe Biden lors d’une visite des locaux de l’agence fédérale qui lutte contre les catastrophes naturelles, la Fema. “Les chiffres (…) ne sont pas encore clairs mais nous recevons de premières informations faisant état de pertes humaines qui pourraient être substantielles”, a-t-il ajouté, assurant vouloir se rendre dès que possible dans l’État du Sud, mais aussi sur le territoire américain de Porto Rico, île meurtrie récemment par l’ouragan Fiona.
Nuit d’angoisse
Un responsable du comté de Charlotte, dans l’ouest de la Floride, a confirmé à la chaîne CNN la mort de six personnes, sans donner plus de détails. Un porte-parole du comté de Volusia, sur la côte est, a annoncé avoir recensé “un premier décès lié à l’ouragan Ian”, un homme de 72 ans, “sorti vider sa piscine pendant la tempête”. Un responsable du comté d’Osceola, dans le centre-est de l’État, a lui indiqué à CNN la mort d’un résident d’une maison de retraite.
Parallèlement, les recherches se poursuivaient pour retrouver 18 passagers d’un bateau de migrants qui a chaviré mercredi près de l’archipel des Keys, neuf autres ayant pu être secourus.
Après une nuit d’angoisse, les habitants commençaient l’état des lieux jeudi.
Dans le village de Iona, Ronnie Sutton, qui n’a toujours pas pu revenir chez lui, se disait persuadé que l’eau avait tout détruit. “C’est terrible. J’imagine que c’est le prix à payer quand on vit au niveau de la mer. Parfois ça se retourne contre toi”, regrettait-il.
À Fort Myers, la crue a submergé certains bateaux, en poussant d’autres jusque dans les rues du centre-ville. “C’étaient des bruits terrifiants, avec des débris qui volaient partout, les portes en l’air”, a témoigné un habitant témoin de la destruction, Tom Johnson.
“Nous n’avons jamais vu des inondations pareilles”, a assuré le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis. “Certaines de ces zones, Cape Coral, la ville de Fort Myers, ont été vraiment inondées et vraiment dévastées par cette tempête”, a-t-il poursuivi, qualifiant les dégâts d'”historiques”.
Sans électricité
Ian a touché terre mercredi après-midi en tant qu’ouragan de catégorie 4 (sur une échelle de 5) dans le sud-ouest de la Floride, avant de continuer son passage à travers l’État, charriant des vents violents et des pluies torrentielles.
Jeudi après-midi, plus de 2,6 millions de foyers ou commerces restaient privés d’électricité, sur un total de 11 millions, selon le site spécialisé PowerOutage.
Punta Gorda, petite ville côtière située sur la trajectoire de l’ouragan, s’est réveillée sans courant. Ian a déraciné certains arbres et renversé poteaux électriques et panneaux de signalisation. Ses pluies ont inondé les rues de la marina, où l’eau arrivait encore jusqu’aux mollets jeudi matin.
Face à l’ampleur des dégâts, Joe Biden avait déclaré jeudi matin l’état de catastrophe naturelle majeure, une décision permettant de débloquer des fonds fédéraux additionnels pour les régions touchées.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des ouragans les plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente, mais pas le nombre total d’ouragans.
Avec AFP