Le très influent prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est vu attribuer de nouveaux pouvoirs en accédant au poste de Premier ministre, selon un décret publié mardi. Un poste traditionnellement occupé par le roi.
Mohammed ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite et dirigeant de facto du royaume, a été nommé Premier ministre, a indiqué un décret du roi Salmane, son père, publié par l’agence de presse officielle Spa, mardi 27 septembre.
En Arabie saoudite, ce poste est traditionnellement occupé par le roi, qui est chef d’Etat et président du Conseil des ministres. Mohammed ben Salmane était auparavant vice-Premier ministre sous son père, le roi Salmane, ainsi que ministre de la Défense.
Il est remplacé au poste de ministre de la Défense par son frère cadet, Khaled ben Salmane, qui était auparavant vice-ministre de la Défense, d’après la même source.
Les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Énergie, n’ont pas été touchés par le remaniement gouvernemental, selon le décret royal.
Le prince Mohammed, qui a eu 37 ans le mois dernier, est en première ligne pour succéder à son père.
Ces dernières années, des rumeurs croissantes ont circulé sur l’état de santé du roi, 86 ans, qui a été hospitalisé deux fois cette année, le plus récemment en mai, selon des informations de presse.
Retour en grâce à la faveur de l’Ukraine
Mohammed ben Salmane a bousculé une Arabie saoudite atone avec des réformes tous azimuts tout en réprimant brutalement l’opposition, mais il reste un interlocuteur incontournable à l’international.
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février dernier, le royaume saoudien – et le prince héritier en particulier – cherchaient à surmonter l’isolement diplomatique imposé par la plupart des pays occidentaux après l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul.
Après son élection, le président américain, Joe Biden, avait même déclassifié un rapport concluant que “MBS” avait “validé” l’assassinat de Jamal Khashoggi, un critique du pouvoir, ce que les autorités saoudiennes ont toujours démenti.
Mais depuis l’invasion russe et l’envolée des prix de l’énergie, Joe Biden, l’ex-Premier ministre britannique Boris Johnson ainsi que d’autres dirigeants occidentaux se sont rendus dans le royaume, l’un des premiers exportateurs de pétrole au monde, pour tenter de convaincre Riyad de pomper davantage de brut.
Avec AFP