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“C’était atroce” : dans la région de Kharkiv, l’enquête sur les tortures de l’armée russe

Dans le village ukrainien de Kozatcha Lopan, qui jouxte la frontière russe, la justice enquête sur les crimes de guerre des forces russes. Kateryna Shevtsova, employée du parquet régional, visite des sous-sols où auraient été commises des tortures sur des Ukrainiens, accompagnée de la police criminelle à la recherche d’indices. Notre journaliste a suivi leurs investigations.

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À Kozatcha Lopan, dans le nord-ouest de l’Ukraine, une partie de ce sous-sol a été transformé en cachot. C’est humide, froid et l’odeur d’urine y est forte.

“Les gens étaient gardés ici pour être torturés, c’est pour cela que l’on inspecte les lieux avec les enquêteurs et les experts”, explique Kateryna Shevtsova, du bureau du procureur de Derhatchi.

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Ce n’est pas le seul lieu du village où la torture était pratiquée. Au loin, des tirs d’artillerie se font entendre. Pas de quoi interrompre le travail des enquêteurs. Notre journaliste suit maintenant la représentante de la justice ukrainienne et la police criminelle dans le sous-sol d’une gare.

D’après plusieurs témoins entendus par la police, ce lieu servait de salle de torture. De l’ADN est relevé sur les différents objets présents sur place. Ils seront emmenés pour expertise.

>> À voir aussi, notre reportage : avec les gendarmes français qui documentent les crimes de guerre en Ukraine

“Pendant l’inspection, on a trouvé du scotch et on l’examine car ils (les soldats russes) s’en sont probablement servis pour attacher les mains des victimes.”

Cet habitant – qui souhaite rester anonyme – a passé cinq jours dans ce sous-sol avant d’être déplacé dans une autre prison. Ancien membre des forces ukrainiennes, les soldats russes se sont acharnés sur lui.

“L’un d’entre eux m’a interrogé sur mon service et ma position dans l’armée. Il m’a baissé le pantalon, le caleçon et il m’a dit ‘tu t’allonges tout droit !'”, témoigne-t-il. “Il a pris une pince en fer et l’a accrochée à mon sexe. Ils m’ont dit ‘tu vas répondre !’ Après cinq décharges électriques, j’essayais de me frapper la tête contre le mur… Je criais, c’était atroce.”

L’homme se dit soulagé par la présence des enquêteurs. Soulagé, mais néanmoins détruit.

>> À lire aussi, notre long-format : Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

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