Après la décision du gouvernement d’augmenter le prix du carburant, de nouvelles violences et des pillages ont éclaté vendredi dans différentes villes en Haïti. Des manifestants sont allés jusqu’à piller un entrepôt du Programme alimentaire mondial de l’ONU. La capitale, Port-au-Prince, a connu sa quatrième journée consécutive de violences
Le Haïti s’enfonce un peu plus dans la violence. De nouveaux incidents, dont des pillages, ont éclaté vendredi 16 septembre dans différentes villes du pays. La décision du gouvernement d’augmenter le prix du carburant a poussé de nombreux Haïtiens à manifester dans les rues, certains allant jusqu’à piller un entrepôt du Programme alimentaire mondial (Pam) de l’Organisation des Nations unies.
Cet entrepôt situé aux Gonaïves, la troisième ville de Haïti, abritait 1 400 tonnes de nourriture. Il a été visé jeudi par les protestataires, tandis que la colère de la rue s’exprimait dans la capitale Port-au-Prince et diverses autres villes de province.
Dans un communiqué publié vendredi, le Pam a condamné l’attaque de son bureau et le pillage de son entrepôt aux Gonaïves, soulignant que ces vivres étaient destinés aux programmes de repas scolaires et aux familles et enfants les plus vulnérables d’Haïti, nation qui s’enfonce chaque jour davantage dans la crise.
“Cet incident est simplement inacceptable. La nourriture pillée devait permettre de nourrir près de 100 000 écoliers jusqu’à la fin de l’année”, a déploré Jean-Martin Bauer, directeur du Pam en Haïti, cité par le communiqué.
Des scènes de pillage ont été constatées ailleurs aux Gonaïves et à Saint-Marc, deux villes principales du département de l’Artibonite. Selon le quotidien Le Nouvelliste, les locaux du Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops), de plusieurs établissements scolaires congréganistes, d’une université publique et de plusieurs entreprises, ont été saccagés et pillés.
Quatrième journée consécutive de pillages à Port-au-Prince
La capitale haïtienne de Port-au-Prince a quant à elle enregistré sa quatrième journée consécutive de violences. Depuis mardi, des protestataires ont attaqué des entreprises et des bâtiments hébergeant des institutions publiques.
Jeudi 15 septembre, des protestataires ont attaqué et pillé les locaux de la Télévision nationale d’Haïti (TNH) et un bureau des Archives nationales. Plusieurs magasins, boutiques et autres entreprises ont également été pillés et incendiés.
Entre mercredi et jeudi, les résidences de deux proches du gouvernement, l’avocat André Michel et l’ancienne sénatrice Edmonde Beauzile, ont été saccagées et pillées. La résidence de Ricard Pierre, ministre de la Planification et de la coopération externe du gouvernement, a été également attaquée. Un communiqué publié par André Michel, l’une de ces victimes, a confirmé ces trois attaques.
Dans un message publié vendredi, le secrétaire général de l’ONU s’est dit “préoccupé par la situation en Haïti“, par la voix de son porte-parole. Antonio Guterres a appelé au calme et à la plus grande retenue, en exhortant “toutes les parties prenantes à prendre des mesures immédiates pour désamorcer la situation, éviter la violence et permettre à la police nationale d’Haïti de remplir son mandat de protéger la population”, selon ce communiqué.
Avec AFP