Un homme a été tué vendredi en Guadeloupe lors du passage de la tempête tropicale Fiona, qui a provoqué des inondations, a annoncé samedi la préfecture dans un communiqué.
De fortes rafales, l’équivalent de plusieurs mois de pluie et d’importantes inondations… Un homme a été retrouvé mort en Guadeloupe après le passage de la tempête tropicale Fiona, qui a provoqué de fortes rafales de vent, l’équivalent de plusieurs mois de pluie et d’importantes inondations dans la nuit de vendredi 16 septembre à samedi 17 septembre.
“La crue de la rivière des Pères a emporté une habitation à Basse-Terre”, le chef-lieu de la Guadeloupe, “et son occupant (…) a été retrouvé décédé”, a indiqué le préfet de la région Guadeloupe, Alexandre Rochette, dans un communiqué publié peu après 8 h 30 (heure locale, 14 h 30 heure de Paris).
Sixième système tropical de la saison sur le bassin atlantique, la tempête Fiona, qui s’est formée jeudi au centre de l’océan, “a traversé l’archipel guadeloupéen la nuit dernière, elle est à présent en mer des Caraïbes et se dirige vers le sud de Porto Rico”, au nord-ouest de la Guadeloupe, a précisé Météo-France dans son bulletin de 6 h, heure locale (12 h à Paris).
Si Fiona “continue de s’évacuer lentement” vers l’ouest et la mer des Caraïbes “en se renforçant, sans pour autant atteindre le stade d’ouragan”, en Guadeloupe, les précipitations diluviennes “devraient encore perdurer”, plusieurs heures, prévenait Météo France dans son bulletin.
Inondations
La tempête avait touché l’île par sa pointe nord, vers la localité d’Anse-Bertrand. Mais c’est “dans le Sud Basse-Terre”, zone la plus touchée par les pluies torrentielles de la nuit, que se sont concentrées les interventions des secours, a déclaré à l’AFP le commandant des sapeurs-pompiers, Félix Anthénor-Habazac.
Ses équipes, qui ont reçu 630 appels, ont effectué 130 interventions et secouru 23 personnes, a-t-il précisé en début de matinée.
Des inondations ont frappé Capesterre-Belle-Eau, où “la circulation est particulièrement difficile”, selon le préfet, et où une habitation “menace de s’effondrer”, d’après les pompiers. Dans la commune voisine de Goyave, le pont Saint-Pierre “est désormais impraticable”, note le préfet.
De façon générale, “la circulation est actuellement particulièrement difficile et risquée sur de nombreux axes de Guadeloupe”, du fait “des inondations et des chutes d’arbres”, a-t-il averti.
Myriam Laffond, 47 ans, résidente de Saint-François, a vécu une nuit difficile dans sa maison en bois: “Les orages ont été violents. On entendait des choses tomber et se casser sans pouvoir aller voir ce que c’était”.
Au petit matin, plus de peur que de mal : “Terrasse trempée, halogène tombé sur la cafetière brisée, livres et vinyles tombés sur le canapé imbibé” énumère par téléphone cette femme de 47 ans, qui admet s’être “moins préparée que pour les cyclones Irma et Maria en 2017” car on ne parlait, dit-elle, “que” de tempête.
Vigilance rouge fortes pluies et orages
Le 16 septembre est la date anniversaire du cyclone Hugo, ouragan de catégorie 5 qui avait dévasté l’île en 1989.
Les stations météo ont relevé des cumuls de pluie, en trois heures, supérieurs à 200 mm en plusieurs points de l’île.
Sur la Basse-Terre, particulièrement, “des cumuls de plus de 300 mm en six heures ont déjà été enregistrés”, précise Météo France dans son dernier bulletin, envoyé samedi en début de matinée. C’est l’équivalent de plusieurs mois de pluie.
“Les rivières ont débordé à Baillif, Basse-Terre et Vieux-Habitants et ont entraîné des évacuations et des mises à l’abri dans les équipements communaux pour une cinquantaine de personnes”, a annoncé le préfet.
La préfecture a aussi fait état de “coupures sur le réseau électrique”, avec “13 000 usagers actuellement privés d’électricité”. Elle indique que 35 antennes relais du réseau de téléphonie d’Orange sont indisponibles ainsi que plusieurs usines de productions d’eau.
La Guadeloupe est toujours en vigilance rouge pour fortes pluies et orages et en vigilance orange pour vague submersion et vent violent.
Vendredi soir, le préfet avait demandé aux Guadeloupéens d’éviter “l’ensemble des déplacements” et que chacun reste chez soi “pour éviter que des risques soient pris”.
Suspendu depuis 19 h vendredi soir jusqu’à samedi 12 h, le trafic aérien ne reprendra qu’en fonction des conditions météorologiques, ont prévenu les autorités.
Toutes les activités du week-end – telles les compétitions sportives ou les journées du Patrimoine – ont été annulées ou reportées dans cet archipel des Petites Antilles.
Avec AFP