Après avoir écopé de 30 ans de prison pour avoir piloté pendant trois décennies un “système” d’exploitation sexuelle de jeunes femmes, le chanteur R. Kelly a été déclaré coupable, mercredi à Chicago, de production de pédopornographie et détournement de mineur. Sa peine sera fixée ultérieurement.
R. Kelly, star déchue du R&B déjà condamnée à 30 ans de prison en juin pour des crimes sexuels commis sur des jeunes femmes parfois adolescentes, a été reconnu coupable de pédopornographie mercredi 14 septembre à Chicago.
Robert Sylvester Kelly, 55 ans, a été condamné pour production de pédopornographie et détournement de mineur.
Le chanteur, mondialement connu pour son tube “I Believe I Can Fly” et ses 75 millions de disques vendus, a en revanche été acquitté par un jury fédéral pour d’autres chefs d’inculpation d’obstruction à la justice.
Lui et deux anciens associés – également acquittés mercredi – étaient accusés d’avoir perturbé le cours de son procès pour pédopornographie en 2008, au cours duquel le jury l’avait déclaré non coupable. Il leur était reproché d’avoir à la fois menacé et corrompu une victime, qui n’avait alors pas témoigné. Aujourd’hui âgée de 37 ans, elle s’est cette fois exprimée.
Des extraits de vidéos montrant des violences sexuelles commises par R. Kelly sur des jeunes filles, dont l’une n’avait que 14 ans, ont été diffusés pendant le procès.
De 10 à 90 ans de prison
Le jury composé de 12 personnes a mis environ 11 heures pour parvenir à ce verdict, qui pourrait venir ajouter une lourde peine de prison aux 30 ans de réclusion auxquels R. Kelly a déjà été condamné. Sa peine, qui sera fixée ultérieurement, pourrait aller “de dix à 90 ans de prison”, a précisé le bureau du procureur dans un communiqué.
Le verdict “oblige Robert Kelly à rendre des comptes pour les violences sexuelles commises sur une adolescente de 14 ans”, a déclaré le procureur John Lausch. “Les souffrances infligées par M. Kelly à ses victimes sont immenses”, a-t-il ajouté, saluant la “force, la détermination et le courage” de celles qui ont témoigné lors du procès.
L’artiste avait déjà été reconnu coupable en septembre 2021 à New York d’avoir piloté pendant trois décennies un “système” d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes.
Ce procès avait été considéré comme une étape majeure du mouvement #MeToo : c’était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu’elles accusaient un artiste noir.
Avec AFP