Reconnus coupable de “sédition”, cinq Hongkongais ont été condamnés samedi à 19 mois de prison pour avoir publié une série de livres pour enfants, dépeignant les partisans pro-démocratie de la ville comme des moutons défendant leur village contre des loups.
Un tribunal de Hong Kong a condamné, samedi 10 septembre, cinq orthophonistes à 19 mois de prison pour avoir publié des livres pour enfants représentant les militants prodémocratie en moutons face à des loups.
Ils avaient été reconnus coupables de “sédition” mercredi, en vertu d’une loi héritée de la colonisation britannique et utilisée par les autorités actuelles pour étouffer toute dissidence parallèlement à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020.
Lai Man-ling, Melody Yeung, Sidney Ng, Samuel Chan et Fong Tsz-ho, tous membres fondateurs du syndicat des orthophonistes à l’origine de ces livres, ont été maintenus en prison pendant plus d’un an avant le procès.
Les livres ont été publiés en 2020, un an tout juste après les énormes manifestations, souvent violentes, du mouvement prodémocratie.
Samedi, face au juge Kwok Wai-kin, qui a qualifié une nouvelle fois ces publications d'”exercice de lavage de cerveau”, trois des cinq membres ont dit n’avoir aucun regret.
The 5 illustrators who drawn the Sheep Village Children Book got sentenced for 19 months imprisonment, this will further destroy freedom of artistic expression of Hong Kong, increase self- censorship and escalate brain drain away from Hong Kong. pic.twitter.com/OUTF7ala2Z
— Kacey Wong (@KaceyWong15) September 10, 2022
Melody Yeung, 28 ans, a même assuré qu’elle espérait toujours être du côté des moutons. “Mon seul regret est de ne pas avoir pu publier davantage de livres avant d’être arrêtée”, a-t-elle dit devant la Cour.
Sidney Ng, 27 ans, a déclaré via son avocat que ces poursuites judiciaires “avaient (pour) effet d’intimider la société civile et d’éloigner les Hongkongais les uns des autres”.
Les procureurs avaient argué que les livres illustrés faisaient preuve d’un “sentiment antichinois” et visaient à “inciter la haine des lecteurs envers les autorités de Chine continentale”.
Avec AFP