L’aide internationale a commencé à parvenir au Pakistan dans le cadre d’un plan d’urgence des Nations unies, mais elle est insuffisante. En visite dans ce pays meurtri par les pires inondations de son histoire, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, espère mobiliser davantage.
Le Pakistan est suspendu à l’aide internationale. Les autorités du pays espèrent que la visite du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, arrivé à Islamabad mercredi 8 septembre, permettra de renforcer le soutien de la communauté internationale devant la crise humanitaire causée par les inondations.
I have arrived in Pakistan to express my deep solidarity with the Pakistani people after the devastating floods here.
I appeal for massive support from the international community as Pakistan responds to this climate catastrophe.
— António Guterres (@antonioguterres) September 8, 2022
Un tiers du Pakistan est encore sous les eaux – une superficie équivalente à celle du Royaume-Uni –, après des mois de pluies diluviennes, qualifiées la semaine passée de “mousson cataclysmique” par Antonio Guterres.
Le gouvernement pakistanais estime qu’il faudra au minimum 10 milliards de dollars pour réparer et reconstruire les infrastructures endommagées ou détruites. Une somme impossible à rassembler seul pour un pays déjà fortement endetté.
Nourrir et loger des millions de sinistrés
Avant même de penser à la reconstruction, la priorité est de nourrir et abriter les millions de personnes déplacées : plus de 33 millions de personnes – un Pakistanais sur sept – ont été affectées par “pires inondations de l’histoire du Pakistan”, formule employée par le Premier ministre, Shehbaz Sharif. Les dirigeants du pays imputent ces pluies dévastatrices au changement climatique.
“Tout est noyé, tout a été emporté par l’eau”, se désole Ayaz Ali, un habitant de la province du Sind (sud), évacué un peu malgré lui jeudi parce qu’il était fiévreux, par un bateau de la Marine venu au secours de communautés affectées par les inondations.
Dans un tweet, Antonio Guterres a expliqué vouloir “être avec les gens dans un moment difficile, encourager le soutien international et attirer l’attention du monde sur les répercussions désastreuses du changement climatique”.
La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle à l’irrigation des plantations et à la reconstitution des ressources en eau du sous-continent indien. Mais le Pakistan n’avait pas connu de pluies aussi soutenues depuis au moins trois décennies.
Don américain de tentes et de bâches
L’aide a commencé à arriver dans le cadre d’un plan d’urgence pour les six prochains mois préparé par le gouvernement pakistanais et l’ONU, après un appel aux dons de 160 millions de dollars fin août.
Jeudi, un C17 de l’US Air Force a atterri – le premier avion militaire américain à venir au Pakistan depuis des années – et fourni des tentes et des bâches.
Si Washington est un fournisseur clé de matériel militaire à Islamabad, les relations entre les deux capitales se sont tendues en raison de leurs intérêts divergents en Afghanistan, en particulier après le retour des Taliban au pouvoir, en août 2021.
Avec AFP