Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a annoncé avoir fait exécuter, dimanche, cinq Palestiniens, dont deux hommes condamnés à mort pour espionnage en faveur d’Israël. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, 27 exécutions ont été réalisées sur ordre du mouvement islamiste depuis 2007.
Une première depuis environ cinq ans. Le mouvement islamiste armé Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a exécuté, dimanche 4 septembre, cinq Palestiniens, dont deux pour “collaboration” avec Israël.
“Dimanche matin, la sentence de peine de mort a été exécutée contre deux condamnés pour collaboration avec l’occupation [nom donné par ce mouvement à Israël, NDLR] et trois autres dans des affaires pénales”, a annoncé dans un communiqué le Hamas, affirmant que les condamnés “avaient obtenu au préalable leur plein droit de se défendre” devant la justice.
Le ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza, territoire palestinien sous contrôle du Hamas depuis 2007, a fourni des détails sur chacun des condamnés, mais n’a pas identifié les cinq personnes exécutées se contentant de fournir leurs initiales, années ou lieu de naissance.
Les deux personnes exécutées pour “collaboration” avec Israël sont deux hommes, nés respectivement en 1968 et 1978.
Le plus âgé des deux, qui a été “pendu”, avait été condamné par la justice locale pour avoir fourni à partir de 1991 à Israël des “informations sur des membres de la résistance, leurs lieux de résidence” et sur “l’emplacement de site de fabrication et de lancement de roquettes”, a indiqué le Hamas.
Le second, qui a été “fusillé”, a pour sa part été condamné pour avoir fourni à Israël à partir de 2001 des “renseignements” ayant “conduit au ciblage et au martyr [mort, NDLR] de citoyens” par les forces israéliennes, a poursuivi le Hamas, sans nommer les personnes qui auraient été abattues par le fait de cette éventuelle fuite d’information.
Les trois autres personnes exécutées avaient été condamnées par le passé pour meurtre, a conclu le ministère de l’Intérieur du Hamas dans son communiqué.
Les dernières exécutions connues remontent à 2017
Au cours des dernières années, les autorités à Gaza ont condamné à mort plusieurs personnes pour différents crimes ou “collaboration” avec Israël, mais ces peines n’ont pas été suivies d’effet, les dernières exécutions connues remontant à 2017.
Trois Palestiniens avaient été exécutés en public après avoir été condamnés dans un procès-éclair par la justice militaire locale pour avoir participé au meurtre d’un commandant du Hamas, Mazen Faqha, “pour le compte d’Israël”.
Le Hamas avait justifié ces exécutions, comme celles des deux Palestiniens tués dimanche pour “collaboration” avec Israël, en se fondant sur le Code révolutionnaire de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le Hamas n’est pourtant pas membre de l’OLP, dont le code révolutionnaire n’est plus conforme sur cette question à la Loi fondamentale palestinienne de 2003. Et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas avait adhéré en 2019 au traité de l’ONU visant à abolir la peine capitale.
Plusieurs dizaines de Palestiniens ont été condamnés à mort et 27 exécutés dans la bande de Gaza, depuis 2007, selon les organisations de défense des droits de l’Homme.
Avec AFP et Reuters