Alors que l’école reprend en France et dans d’autres régions du monde, des millions d’Afghanes sont privées de scolarité depuis le retour au pouvoir des Taliban il y a près d’un an. Une interdiction toujours en vigueur dans la plupart des provinces du pays. Mais certaines jeunes filles et enseignants courageux de Kaboul et du reste de l’Afghanistan ont décidé d’ignorer les règles et de garder les écoles de filles ouvertes en secret.
Alors que Kaboul se réveille, dans toute la ville, des adolescentes prennent un risque en défiant les règles des Taliban. Dans la capitale afghane, certaines écoles secondaires sont restées ouvertes en secret, malgré l’interdiction faite aux filles de suivre un enseignement au-delà de la sixième année, c’est-à-dire à partir de 12 ans.
Chaque jour de la semaine, 230 adolescentes font le voyage jusqu’à cette école, pour quelques heures de cours.
“Nous venons ici toujours effrayées (…). Nous avons peur dans la rue, sur la route, mais je ne veux pas être analphabète”, explique une élève.
Après leur classe de chimie, ces filles âgées de 15 à 16 ans confient que l’interdiction de scolarité les motive d’autant plus à apprendre et à jouer un rôle dans la vie publique. C’est pour elles un nouveau défi.
“Je veux être économiste parce qu’aujourd’hui, je vois que notre peuple a besoin d’une bonne économie et que (celle-ci) est très mal en point”, explique une adolescente.
Une autre élève veut, quant à elle, faire de la politique : “Après l’arrivée des Taliban, je suis devenue plus courageuse qu’avant. Maintenant, je suis plus fière de moi en tant que fille afghane.”
L’école étant illégale, les filles n’obtiendront pas de diplôme et ne pourront donc pas, dans l’état actuel des choses, entrer à l’université.
Malgré la pression internationale, les écoles pour les filles plus âgées ne sont ouvertes que dans une poignée des 34 provinces de l’Afghanistan. Pour la grande majorité, leur éducation ne dépend que du courage de militants déterminés, prenant des risques pour une génération de filles afghanes.