La monnaie européenne évolue sous la parité avec le billet vert pour la deuxième fois de l’été, touchant mardi un nouveau plus bas en près de vingt ans, à 0,9901 dollar.
Sa valeur n’en finit plus de baisser : l’euro reculait encore, mardi 23 août, à des niveaux plus vus depuis une vingtaine d’années face au dollar, la contraction de l’activité de la zone euro ce mois-ci confirmant les craintes des cambistes sur les conséquences de la crise énergétique.
Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), l’euro perdait 0,04 % à 0,9939 dollar, après avoir reculé jusqu’à 0,9901 dollar, un niveau plus vu depuis décembre 2002 et l’année de sa mise en circulation.
L’indice flash composite de l’activité globale, qui mesure l’activité du secteur privé, s’est replié en août en zone euro à 49,2, son plus bas niveau en 18 mois, marquant une contraction de l’activité.
“Ces données confirment notre scénario d’un resserrement nécessaire de la politique de la Banque centrale européenne alors même que l’économie tombe en récession”, prévient Jack Allen-Reynolds, analyste chez Capital Economics.
La livre se portait un peu mieux (+0,17 % à 1,1775 dollar) car le PMI britannique est resté au-dessus de 50 points en août, mais la devise s’éloigne peu de son plus bas depuis début 2020 atteint en début de séance à 1,1718 dollar.
“On peut questionner la rationalité de ces mouvements inédits”
Les deux devises ont plongé sur plusieurs séances après l’annonce d’un arrêt des livraisons russes de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 entre le 31 août et le 2 septembre.
“Face au risque de pénurie qui plane sur l’Europe cet hiver, on note une certaine sensibilité des prix à la moindre mauvaise nouvelle. La journée d’hier en est un très bon exemple, et on peut questionner la rationalité de ces mouvements inédits”, se demande Guillaume Dejean, analyste chez Western Union. Il souligne que l’euro est également en difficulté face aux dollars australien et canadien, et que la devise est aussi à son plus bas depuis 2015 face au franc suisse, valeur refuge. La question est désormais de savoir jusqu’où la dégringolade de l’euro peut le mener.
“La force du dollar dépend en partie de l’idée que la Réserve fédérale va émettre un message sur une politique monétaire stricte lors de Jackson Hole”, où les banquiers centraux se réuniront en fin de semaine, rappelle Lee Hardman, analyste chez MUFG.
Avec AFP