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En Malaisie, l’ex-Premier ministre Najib Razak en prison après la confirmation de sa condamnation

L’ancien Premier ministre malaisien Najib Razak a été placé en détention à l’issue de la confirmation par la plus haute juridiction du pays de sa condamnation à 12 ans de prison pour corruption dans le cadre du scandale financier 1MDB.

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Najib Razak avait conservé la liberté malgré sa condamnation en première instance. Jusqu’à ce mardi 23 août  : l’ancien Premier ministre malaisien a finalement été placé en détention, après la confirmation de sa condamnation à 12 ans de prison pour corruption par la plus haute juridiction de son pays, dans le cadre du scandale financier 1MDB.

La belle-fille de l’ex-chef du gouvernement, Nur Sharmila Shaheen, a indiqué que sa famille avait appris qu’il avait été conduit à la prison de Kajang, située au sud de la capitale, Kuala Lumpur.

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>> À lire aussi : “1MDB, le scandale financier planétaire qui a coûté des milliards de dollars à la Malaisie”

Une peine “pas démesurément excessive”

En dépit de sa condamnation en première instance, il n’avait jamais effectué de détention. “Mon beau-père nous a demandé de prendre soin de la famille. Il est resté fort et calme”, a assuré Nur Sharmila Shaheen.

La présidente de la Cour fédérale, Maimun Tuan Mat, qui s’exprimait au nom des cinq juges, a déclaré que le tribunal avait estimé que les “plaintes de Najib Razak contenues dans la procédure d’appel étaient dénuées de tout fondement”.

“Au vu de l’ensemble des preuves, nous estimons que sa condamnation pour les sept chefs d’accusation est sûre. Nous estimons également que la peine n’est pas démesurément excessive”, a-t-elle ajouté.

Les appels sont “rejetés à l’unanimité et la condamnation et la peine sont confirmées”, a déclaré Maimun Tuan Mat.

La décision de la Cour fédérale a été rendue après le rejet par le tribunal d’une demande en dernière minute des avocats de Najib Razak visant à récuser la présidente du tribunal, en invoquant sa partialité.

“Si je suis coupable, je vous prie de me pardonner”

Najib Razak avait été condamné en juillet 2020 à 12 ans de prison et à une amende de 210 millions de ringgits (47 millions d’euros) dans l’affaire 1MDB, une fraude aux ramifications planétaires portant sur plusieurs milliards de dollars.

Lors de l’énoncé du verdict, l’ancien Premier ministre, âgé de 69 ans, avait l’air sombre et abattu, assis à côté de sa femme Rosmah et de ses deux enfants.

Des journalistes qui se trouvaient dans une pièce adjacente et qui suivaient les débats par liaison vidéo ont vu Najib Razak entouré de membres de sa famille, d’amis et de membres de son parti. À l’extérieur du tribunal, des proches et des partisans s’étreignaient en larmes.

Plus tôt dans la journée, lorsque Najib Razak est arrivé au tribunal, environ 300 partisans ont entouré sa voiture en scandant “bossku” – “mon patron” en malais –, un cri de ralliement pour ceux qui ont pris sa défense.

Juste avant le verdict, Najib Razak, qui avait déclaré avoir bénéficié d’un procès inéquitable, a demandé avec force un report de deux mois du procès afin de pouvoir préparer correctement sa défense.

Au cours d’une pause, il s’est adressé à ses partisans : “Si je suis coupable, je vous prie de me pardonner.”

Selon des analystes, la confirmation de sa condamnation pourrait faire échouer tout projet de retour en politique de l’ex-Premier ministre. 

La grâce du roi ?

“Si Najib Razak est reconnu coupable, il lui sera interdit de se présenter aux prochaines élections. De toute évidence, sa carrière politique est terminée”, a déclaré à l’AFP James Chin, professeur d’études asiatiques à l’université de Tasmanie, avant l’énoncé du verdict. 

“En vertu de la loi malaisienne, Najib Razak ne peut pas se présenter à cette élection et à la prochaine élection”, a-t-il ajouté, faisant référence aux spéculations selon lesquelles des scrutins pourraient avoir lieu cette année. Des élections ne sont pas prévues avant septembre 2023.

De son côté, Oh Ei Sun, principal conseiller du groupe de réflexion Pacific Research Center of Malaysia, estime que Najib Razak peut obtenir une grâce du roi.

“Il peut toujours demander la clémence (du roi)”, a-t-il déclaré à l’AFP. “Et s’il est gracié, comme beaucoup s’y attendent, il pourrait facilement organiser son retour, car ses partisans à l’esprit féodal sont nombreux.”

Oh Ei Sun a toutefois précisé que l’actuel Premier ministre, Ismail Sabri Yaakob – qui appartient au même parti, l’Organisation nationale des Malais unis (UMNO) –, devrait préconiser la grâce.

Ce vaste scandale avait largement contribué à la défaite électorale de la coalition emmenée par cet homme politique en mai 2018.

Najib Razak et des complices étaient accusés d’avoir utilisé pour des achats fastueux, allant de l’immobilier à des œuvres d’art en passant par un yacht, l’argent qu’on leur reproche d’avoir détourné du fonds 1MDB, initialement créé pour permettre le développement de l’économie malaisienne.

Avec AFP

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