Après plusieurs années de doute, Caroline Garcia a retrouvé son meilleur niveau. En témoigne sa victoire lors du Masters 1000 de Cincinnati dimanche. À une semaine de l’US Open, tous les voyants sont au vert pour la Française.
Caroline Garcia est inarrêtable depuis le début de l’été. La Française de 28 ans a remporté dimanche 21 août le Masters 1000 de Cincinnati – le plus haut niveau en tennis en dehors des Grand Chelem. Elle ne s’était plus imposée dans cette catégorie depuis 2017. Pour la native de Saint-Germain-en-Laye, les doutes de ces dernières années semblent désormais derrière elle alors qu’approche l’US Open, où elle aura une carte à jouer, au vu de son état de forme.
Sa performance dans l’Ohio entre d’ailleurs dans l’histoire du tennis, puisqu’elle est la première joueuse à s’adjuger un WTA 1000 en étant issue des qualifications. Seule la Britannique Emma Raducanu a fait mieux l’an passé, en faisant le même type de parcours étourdissant, pour s’imposer à Flushing Meadows, un tournoi du Grand Chelem.
Caroline Garcia a enchaîné huit matches et autant de victoires en neuf jours à “Cincy”, pour un total de 27 depuis le mois de juin. Personne ne peut en dire autant, actuellement, sur le circuit.
Caroline Garcia fond en larmes. Immense semaine.
— Quentin Moynet (@QuentinMoynet) August 21, 2022
Car Garcia, qui pointait au 79e rang mondial en mai et devient 17e ce lundi, a en chemin raflé la mise sur le gazon de Bad Homburg et sur la terre battue de Varsovie, où elle s’est offert au passage le scalp de la n°1 mondiale, la Polonaise Iga Swiatek.
Une quinzaine merveilleuse en 2017 et la traversée du désert
Cet été merveilleux est une véritable renaissance pour Caroline Garcia. La Française a connu plusieurs années compliquées après ce qui était jusqu’ici le pic de sa carrière : le mois d’octobre 2017 et la tournée chinoise marquée par onze victoires en quinze jours et deux titres d’affilée (Wuhan et Pékin) face à ce que le tennis féminin faisait de mieux alors : Kerber, Svitolina, Halep…
Si elle atteint peu après la quatrième place du classement WTA, s’ensuit une période d’errances et de doutes, auxquels s’ajoutent des problèmes physiques récurrents. Caroline Garcia se perd au niveau du jeu, hésitant entre se réinventer complètement ou capitaliser sur son style ultra-agressif.
“Tout est plus clair dans ma tête”, explique-t-elle désormais, après son triomphe aux dépens de la Tchèque Petra Kvitova, qui l’a décrite comme la “girl on fire” (“fille en feu”), en référence au tube d’Alicia Keys.
“Je me sens beaucoup mieux physiquement, en meilleure santé. C’est déjà un grand pas. Nous avons clairement défini la façon dont je dois jouer, la direction que je dois prendre. Quand j’entre sur le court, je sais quel style de jeu je dois pratiquer”, a-t-elle expliqué.
Garcia a employé le “nous” a escient. Car son retour à son meilleur niveau s’effectue depuis fin 2021 sous l’égide d’un nouvel entraîneur Bertrand Perret, qui a succédé à son père Louis-Paul.
Et l’ancien coach d’Ons Jabeur lui a fait comprendre que son style de jeu, agressif, tranchant, fait de prises de risques en prenant la balle très tôt, était en fait… le bon. C’est ce jeu qui l’avait fait se hisser à la 4e place mondiale en 2018, un an après deux premiers sacres en WTA 1000, à Wuhan et Pékin.
“French technique”, plaisantait-elle à moitié, samedi, après sa victoire en demi-finale contre l’Américaine Jessica Pegula, en réponse à un journaliste lui demandant “d’où ça” lui “venait de jouer comme ça”.
L’as des aces
“C’est comme ça que j’ai appris à jouer en fait. J’ai eu des doutes, parce que ça ne marchait pas toujours. Or il faut aussi essayer d’oublier ce que les gens disent, mais ça arrive toujours à vos oreilles d’une manière ou d’une autre, et parfois de la part de personnes connues… Donc ça vous affecte. La route n’a pas été droite”, a-t-elle convenu.
“Mais en jouant ce style de jeu, en gagnant des matches, ce titre ici… Si j’avais encore des doutes, cela me prouve plus que tout que c’est la bonne voie à suivre”, a aussitôt complété celle qui s’est évertuée à élargir sa palette, en améliorant sa volée et surtout sa première balle de service.
Preuve s’il en est, elle a claqué 286 aces depuis le début de l’année, faisant d’elle la leader du classement dans cet exercice.
Un atout supplémentaire qui fait de Garcia une joueuse plus offensive que jamais, prête à répondre aux attentes à l’US Open, où le bouillant public new-yorkais, si friand du showman Gaël Monfils, qui sera absent pour blessure, pourrait se passionner pour “sweet Caroline”.
Avec la possibilité d’entendre le fameux tube du crooner Neil Diamond, devenu un hymne de stade, repris en chœur du côté de Flushing Meadows dans une semaine.
Avec AFP