Étudiante en troisième année de médecine à Kaboul au moment de la prise de la capitale afghane par les Taliban, Fatemeh Abdali a rapidement dû fuir en France. Exilée à Paris, elle se remémore comment ses espoirs se sont effondrés le 15 août 2021 et explique l’objectif ultime qu’elle poursuit : rentrer un jour dans son pays libéré des Taliban avec ses compétences en français et son diplôme en poche.
À 23 ans, Fatemeh Abdali repart de zéro à Paris. Elle prend des cours de français proposés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) pour se remettre à niveau et pouvoir poursuivre ses études.
À Kaboul, elle était en troisième année de médecine. Mais son parcours a soudainement été interrompu le 15 août 2021. Auparavant, sous les Taliban, les femmes ont toujours été bannies des universités. “Je pense que tout pays, et en particulier l’Afghanistan, a besoin de bons médecins et notamment de femmes médecins pour aider les autres, les femmes mais aussi les filles”, explique Fatemeh Abdali.
Elle repense souvent à cette journée où tout a basculé. “Je ne pouvais pas imaginer que les Taliban allaient occuper Kaboul.” Le 15 août au matin, elle se rend sur son campus pour un examen. “Toute l’université était silencieuse. Une de mes profs m’a dit : ‘Fatemeh, il faut que tu rentres à la maison car les Taliban ont pris Kaboul’. Je me suis juste mise à pleurer. Comment est-ce possible ? C’était la fin de mon rêve.”
Grâce à sa grande sœur – qui habitait déjà en France –, Fatemeh Abdali est parvenue à être évacuée en huit jours dans un avion français via Abu Dhabi. À Paris, elle se sent déracinée et comprend rapidement le parcours d’obstacles qui l’attend. “Maintenant que je vis en France, c’est très important que je parle (la langue) pour être médecin et pour communiquer”, témoigne l’étudiante.
Comme Fatemeh Abdali, des dizaines d’étudiantes afghanes se sont exilées en France.
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