La France enregistre, vendredi, son troisième pic de canicule de l’année. Le mercure affichera une fois de plus des températures records de la Bretagne à la vallée de la Garonne, atteignant jusqu’à 41 °C par endroit.
La chaleur continue de sévir en France. La troisième canicule de l’année dans l’hexagone atteint son pic vendredi 12 août avec entre 38 et 41 °C dans le pays, une chaleur qui épuise les centaines de pompiers français et désormais européens engagés d’est en ouest sur de multiples incendies.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, en Gironde, il devrait encore faire 37 °C vendredi, après 41 °C jeudi, où 1 100 pompiers combattent jour et nuit.
Pour les épauler, 361 pompiers européens – allemands, polonais, autrichiens ou roumains – ainsi que des Canadair italiens, grecs et suédois ont pris jeudi la route du sud-ouest.
Des pluies de cendres, un ciel orangé, l’air chargé d’une odeur de fumée… Cet incendie monstre, qui avait déjà noirci 14 000 hectares en juillet et en a ravagé 7 400 en deux jours, a poussé à l’évacuation de 10 000 personnes.
“On se croirait en Californie, c’est gigantesque… pourtant il y a une culture du feu de forêt” localement, confie les yeux cernés Rémy Lahlay, pompier professionnel depuis 20 ans, venu en renfort depuis la Rochelle et habitué aux forêts de résineux, “mais là, on se fait déborder de partout”.
Trois fois plus d’hectares en France ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l’année est record dans l’Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé : depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département. Jeudi en fin d’après-midi, la progression de l’un des feux sur les communes de Vescles et Cernona a pu être “ralentie” alors que l’autre, à une vingtaine de km au sud-ouest, a été “fixé”, selon la préfecture.
Avant la tombée de la nuit, le feu continuait en revanche toujours de progresser en Isère, sur la commune de Vif, et en Ardèche, près de Vallon-Pont d’Arc. Dans la Drôme, l’incendie n’était toujours pas fixé dans le massif du Diois à Romeyer.
Des nuits caniculaires plus fréquentes
Le soleil sera brûlant sur l’ensemble du pays vendredi, avec 19 départements du sud-ouest au Finistère placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40 °C n’avait été dépassé qu’une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Le danger des canicules pour le corps est que les nuits restent chaudes et nous épuisent. Perpignan a déjà subi 42 nuits tropicales (plus de 20 °C) cette année, contre en moyenne 15 dans les années 1960, selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
L’été 2022 en France s’approche déjà de ce que serait “un été moyen du milieu de siècle” dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l’AFP. Même dans un scénario intermédiaire, autour de 2050, les Lyonnais, par exemple, pourraient subir 35 nuits tropicales par an, au lieu de 14.
Avec AFP