Connect with us

Hi, what are you looking for?

Monde

Des milliers d’opposants syriens manifestent contre l’appel turc à une “réconciliation”

Des milliers de Syriens ont manifesté vendredi dans des régions sous contrôle des rebelles pour dénoncer l’appel du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu à une “réconciliation” entre le régime de Bachar al-Assad et les insurgés.

Publicité

L’opposition à Damas s’indigne du volte-face d’Ankara. Des milliers de Syriens ont manifesté vendredi 12 août dans des régions sous contrôle rebelle pour dénoncer la nouvelle position de la Turquie, après que le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a appelé à une “réconciliation” entre le régime syrien et les insurgés, pour parvenir à une “paix durable”.

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Ankara, qui déploie des soldats dans des zones limitrophes de Syrie, se dit farouchement opposée au régime de Bachar al-Assad et se pose en soutien indéfectible des groupes rebelles syriens.

Advertisement

Mais jeudi 11 août, Mevlut Cavusoglu a plaidé pour “réconcilier l’opposition et le régime en Syrie” afin de sceller une “paix durable”. Cette déclaration marque un changement dans la position de la Turquie: en mai, le président Recep Tayyip Erdogan qualifiait encore le régime Assad de “meurtrier”.

La déclaration du ministre turc a provoqué la colère des opposants et rebelles syriens qui ont appelé à la mobilisation contre la Turquie dans des secteurs contrôlés par des soldats turcs et leurs supplétifs syriens dans la province d’Alep (nord), et dans des secteurs sous contrôle des jihadistes et de factions rebelles.

Après la prière hebdomadaire musulmane du vendredi, la foule a crié “Non à la réconciliation” à Aazaz, Al-Bab et Afrine dans la province d’Alep, ainsi que dans la province d’Idleb (nord-ouest) sous contrôle des jihadistes et de groupes rebelles.

“Cette réconciliation serait un suicide”

“En tant que révolutionnaires, nous rejetons toute réconciliation avec le régime car elle signifierait la destruction et le déplacement de millions de Syriens”, explique à l’AFP Yassine Ahmed, 37 ans, un déplacé à Al-Bab. “Cette réconciliation n’est ni entre nos mains ni entre les mains de la Turquie. Ce serait un suicide pour nous”, dit-il sous une nuée de drapeaux de l’opposition syrienne et une bannière affichant “Pas de réconciliation, la révolution continue”.

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant un point de contrôle de l’armée turc dans la localité d’Al-Mastouma dans la province d’Idleb au cri de “À bas le régime” syrien.

“Nous sommes contre la réconciliation et nous n’oublierons pas le sang des martyrs et les massacres”, lance Sanaa Al-Ali, une manifestante, faisant allusion aux accusations contre Damas.

La Turquie revient sur une “réconciliation” et réaffirme “le plein soutien” à l’opposition

La veille, des Syriens sont descendus dans la rue à Al-Bab aussitôt après la conférence de presse à Ankara du chef de la diplomatie turque.

Face au tollé, vendredi, le porte-parole de son ministère, Tanju Bilgiç, a publié une mise au point dans laquelle n’apparaissait plus le terme “réconciliation” et qui réaffirmait “le plein soutien de la Turquie à l’opposition” au régime Assad.

Il a aussi souligné que son pays “continuera à contribuer aux efforts visant à trouver une solution durable” au conflit.

Recep Tayyip Erdogan est l’un des principaux détracteurs de Bachar al-Assad qu’il a souvent qualifié de “tyran sanguinaire” depuis 2011. En 2020, des affrontements meurtriers ont même opposé forces syriennes et turques.

Le pouvoir syrien, lui, ne rate pas une occasion pour s’en prendre à la Turquie accusée de soutenir des “groupes terroristes” en Syrie.

La Turquie accuse surtout les forces kurdes syriennes qui contrôlent la majeure partie du nord-est du pays d’être des “terroristes” et a mené plusieurs opérations contre elles en Syrie.

Lors de sa conférence de presse, le chef de la diplomatie turque a souligné que depuis 2011, “beaucoup de gens sont morts (en Syrie), beaucoup ont quitté leur pays. Ces gens devraient pouvoir rentrer y compris ceux (réfugiés) en Turquie. Une paix durable est nécessaire”.

Il a néanmoins nié tout contact direct entre MM. Erdogan et Assad, mais a reconnu une reprise de contact entre les services de renseignements des deux pays et un bref entretien avec son homologue syrien en octobre 2021.

Le conflit en Syrie, pays morcelé, s’est complexifié après l’intervention de multiples groupes et puissances étrangères. Il a fait environ un demi-million de morts.

Avec AFP

Advertisement

Trending

Derniers Tweets

You May Also Like

En Vedette

Le parlement polonais accueillera des experts et des organisations le lundi 12 septembre pour aborder le sujet urgent du traumatisme psychologique subi par la...

En Vedette

Les décapeptides, une classe de peptides composés de dix acides aminés, ont suscité un grand intérêt dans le domaine de la biochimie en raison...

Monde

Les sociétés militaires privées sont de nouveaux noms pour un vieux phénomène, les mercenaires.  Depuis les années 1990 le poids de SMP a été...

En Vedette

Grâce aux 642 millions d’euros mis à disposition dans le cadre de l’aide à la relance pour la cohésion et les territoires européens (REACT-EU),...