Malgré la mobilisation de 1 100 pompiers, le feu continue, jeudi, de consommer des centaines d’hectares de forêt en Gironde, dans la région de Bordeaux. Plus de 6 800 hectares sont partis en fumée en deux jours et les températures caniculaires, aux alentour de 40 °C, accentuent les risques de départ de nouveaux feux.
L‘incendie qui sévit en Gironde depuis le 9 août a brûlé plus de 6 800 hectares de forêt en deux jours. Sur le front, quelque 1 100 sapeurs-pompiers sont mobilisés avec des conditions météorologiques particulièrement défavorables, a fait savoir jeudi 11 août la préfète de Gironde, Fabienne Buccio.
La représentante de l’État indique dans un communiqué que des renforts sont attendus pour combattre les feux, ajoutant que le risque de départ de feux est “très sévère”. “Les conditions sont particulièrement difficiles : la végétation et les sols sont particulièrement secs après plus d’un mois sans pluie“, fait savoir la préfète.
“Les températures caniculaires (40 °C ce jour) devraient se maintenir jusqu’à samedi et se conjuguent avec un air très secs pour créer des conditions de risque très sévère d’éclosion de feu”, ajoute-t-elle.
Jeudi matin, ce feu “progresse dans toutes les directions, le vent est assez peu établi pour le moment, il va se lever au cours de la journée. On nous annonce un vent qui pousserait le feu vers le sud-ouest mais nous avons appris à être prudents”, précise le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse du service départemental d’incendie et de secours de Gironde (Sdis 33). “Sans pour autant avoir stoppé sa propagation, nous l’avons bien limité cette nuit.”
La virulence des incendies a contraint les autorités à évacuer 10 000 personnes.
#Gironde | Encore une nuit de lutte acharnée contre les feux de forêt #Fdf 🙏
Malgré l’engagement sans faille de 1 100 sapeurs-pompiers c’est 6 600 hectares qui ont brûlé.
Prudence et courage à tous les « soldats du climat ». pic.twitter.com/luOInwBk9g
— Pompiers de France (@PompiersFR) August 11, 2022
Port du masque recommandé pour ne pas inhaler des fumées toxiques
L’autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne est coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un “risque pour les usagers”, et les sapeurs-pompiers espèrent en faire un moyen de “défense (…) si le feu reprend sa marche en avant”.
L’Agence régionale de santé a estimé dans un communiqué que “l’impact des fumées” dégagées par l’incendie – et visibles à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde – était “assimilable à celui d’un pic de pollution intense”, et recommandait “fortement de porter un masque de protection”.
Plusieurs incendies fixés vers Angers
Ailleurs en France, le feu a été maîtrisé dans le Maine-et-Loire, où deux incendies ont ravagé plus de 1 500 hectares depuis lundi. Ils sont désormais fixés, d’après les pompiers du département.
“On est toujours en défense de points sensibles sur 22 sites car ils se situent dans les surfaces brûlées. On a de très nombreuses reprises, dont certaines pas naturelles”, a toutefois regretté le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis).
À Beaulieu-sur-Layon, au sud d’Angers, dans la région viticole du Layon, l’incendie est aussi fixé et 150 hectares ont été brûlés. “Le feu nécessite une vigilance puisque, là aussi, on a des reprises non naturelles”, selon le Codis. Plus de 500 pompiers, dont beaucoup venus d’autres départements, sont encore présents sur ces deux sinistres.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Avec AFP