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Inflation, santé, climat… le grand plan de Joe Biden examiné au Congrès

Le Congrès américain a commencé à débattre samedi d’une nouvelle version de la grande réforme sociale et climatique de Joe Biden. Il prévoit notamment des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore une baisse des prix de certains médicaments.

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C’est peut-être une victoire de taille qui se dessine pour un   président américain en difficulté dans les sondages. Après 18 mois de négociations, le dénouement paraît proche : le Congrès américain a commencé à débattre samedi 6 août d’une nouvelle version de la grande réforme sociale et climatique de Joe Biden.

“Ce projet de loi va radicalement changer la donne pour les ménages américains et notre économie”, a promis le président démocrate arrivé au pouvoir avec d’immenses ambitions de réformes.

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Ce grand plan –fruit de nombreux compromis avec l’aile droite de son parti– comprend 370 milliards de dollars pour honorer les objectifs très ambitieux de Joe Biden sur les émissions de gaz à effet de serre et 64 milliards de dollars pour la santé.

Encourager la transition énergétique

Cet investissement, le plus élevé jamais engagé aux États-Unis pour le climat, est “historique”, a assuré le président.

Car si les États-Unis sont touchés chaque année par des inondations meurtrières et des incendies ravageurs, la crise climatique est bien bas dans la liste des préoccupations des ménages américains, loin derrière l’inflation ou le chômage.

Pour s’assurer que ces dépenses remportent le soutien des Américains, les démocrates ont décidé de les toucher directement au portefeuille: une partie de ces fonds servira à financer des crédits d’impôts pour les producteurs et pour les consommateurs d’énergie éolienne, solaire et nucléaire.

Plusieurs milliards de dollars de crédits d’impôts seront aussi proposés aux industries les plus polluantes afin de les assister dans leur transition, une mesure vivement critiquée par l’aile gauche du parti, qui a dû se ranger derrière ce texte, faute d’être parvenue à un accord plus ambitieux après de longs mois de négociations.

Cette enveloppe doit aussi permettre de renforcer la résilience des forêts face aux incendies monstres qui ravagent l’Ouest américain et dont la multiplication a été directement attribuée au réchauffement de la planète.

Des médicaments plus accessibles

L'”Inflation Reduction Act”, tel qu’il est baptisé, entend en parallèle s’attaquer au prix exorbitant des médicaments comme l’insuline et gommer ainsi en partie les immenses inégalités dans l’accès aux soins aux États-Unis.

“L’angoisse des personnes qui ne sont pas capables de payer pour des médicaments qui pourraient leur sauver la vie va être considérablement allégée”, a assuré le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer.

Cette grande réforme permettrait pour la première fois à Medicare, un système public d’assurance santé, de négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, et ainsi d’obtenir des tarifs plus concurrentiels.

Le camp de Joe Biden dénonce avec véhémence le coût prohibitif de certains traitements, qui peuvent être jusqu’à dix fois plus chers que dans d’autres pays riches.

Une indignation pourtant loin d’être unanimement partagée aux États-Unis, où certains pensent que répondre aux aléas de la vie est une affaire de prévoyance individuelle dont l’État n’a pas à se mêler.

Les Républicains dénoncent un “pillage”

Ce grand plan de dépenses, populaire chez les Américains selon plusieurs sondages, est en effet vivement dénoncé par l’opposition républicaine qui accuse Joe Biden de jeter de l’huile sur le feu face à une inflation qui bat des records.

“Les démocrates ont déjà pillé les familles américaines une première fois à travers l’inflation et leur solution désormais est de les piller une seconde fois”, a fustigé le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell.

Mais les moyens de blocage du camp conservateur sont de fait limités : les démocrates n’ont exceptionnellement besoin que de leurs seules voix pour adopter le texte. L’opposition devrait toutefois tenter de ralentir le processus législatif en présentant des amendements à la chaîne lors des débats qui pourraient s’étendre jusque tard dans la nuit.

En parallèle de ces investissements massifs, le projet de loi entend réduire le déficit public avec un nouvel impôt minimal de 15 % pour toutes les sociétés dont les bénéfices dépassent le milliard de dollars. Il vise à empêcher certaines grosses sociétés d’utiliser les niches fiscales qui leur permettaient jusqu’ici de payer beaucoup moins que le taux théorique.

Le texte devrait être soumis au vote des sénateurs en début de semaine prochaine. Après cela, il prendra la route de la Chambre des représentants, où le camp de Joe Biden dispose d’une courte majorité.

Le président américain, qui a désespérément besoin d’un succès politique à moins de 100 jours des périlleuses élections législatives de mi-mandat, exhorte le Congrès à l’adopter sans attendre.

Avec AFP

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