Malgré la grâce présidentielle accordée la veille à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien et son prédécesseur Henri Konan Bédié ne se sont pas joints dimanche à Alassane Ouattara pour célébrer le 62e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
L’absence a été remarquée en Côte d’Ivoire. Les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié n’ont pas donné suite à l’invitation faite par l’actuel chef de l’État Alassane Ouattara à participer, dimanche 7 août, aux célébrations du 62e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, à Yamoussoukro, dans le centre du pays.
En dépit de la grâce présidentielle accordée la veille à Laurent Gbagbo, qui était encore sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison dans son pays, ni lui, ni Henri Konan Bédié, opposants à Alassane Ouattara, ne se trouvaient dans la tribune officielle, selon des images de la télévision publique RTI qui retransmettait la cérémonie en direct.
La porte-parole d’Henri Konan Bédié, Cyrielle Koné Obré, a indiqué dans un communiqué que l’ancien président n’avait pas pu assister à la cérémonie pour “raisons personnelles”, mais qu’il avait “mandaté” une délégation de cinq dirigeants de son parti pour y participer.
Lors d’un discours prononcé samedi à la veille de la fête de l’indépendance, le président Ouattara avait annoncé avoir signé “un décret accordant la grâce présidentielle” à Laurent Gbagbo, “dans le souci de renforcer la cohésion nationale”.
Il avait aussi annoncé avoir demandé que “soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de rentes viagères” et avoir signé un décret accordant “la libération conditionnelle” à deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo, condamnées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011.
Laurent Gbagbo, 77 ans, définitivement acquitté en mars 2021 de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye où il avait été transféré fin 2011, est rentré dans son pays le 17 juin 2021 avec le feu vert d’Alassane Ouattara.
Sans jamais avoir été inquiété depuis son retour, il restait néanmoins sous le coup en Côte d’Ivoire d’une condamnation à 20 ans de prison pour le “braquage” de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011.
Deux chefs d’État africains présents
Après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de fin 2010, des violences avaient fait quelque 3 000 morts jusqu’à l’arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan en avril 2011.
Sa grâce a été accordée peu après une rencontre le 14 juillet entre Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié à Abidjan.
Deux chefs d’État ouest-africains étaient toutefois présents aux cérémonies dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro : le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui est également président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ainsi que George Weah, du Liberia.
Avec AFP