La junte birmane a annoncé, jeudi, la mise en examen du documentariste japonais Toru Kubota, accusé d’avoir encouragé la dissidence contre l’armée au pouvoir et enfreint la loi sur l’immigration. Les autorités l’avaient arrêté le week-end dernier alors que le journaliste couvrait une manifestation à Rangoun contre les exécutions perpétrées par la junte.
Un journaliste japonais, arrêté en Birmanie la semaine dernière, a été mis en examen pour avoir encouragé la dissidence contre l’armée au pouvoir et enfreint la loi sur l’immigration, a indiqué, jeudi 4 août, la junte birmane.
Le vidéaste Toru Kubota, arrêté samedi dernier alors qu’il couvrait une manifestation contre les militaires à Rangoun, risque jusqu’à cinq ans de prison. Il a été inculpé “en vertu de l’article 505 (b) du Code pénal et l’article 13-1 de la loi sur l’immigration”, a précisé la junte dans un communiqué.
La section 505 (b) est une loi à la formulation floue, souvent utilisée contre des journalistes ou des militants au prétexte de déclarations pouvant causer la peur ou l’inquiétude de la population. Elle prévoit une condamnation allant jusqu’à trois ans de prison.
Plus de 120 journalistes arrêtés depuis le putsch
Toru Kubota, 26 ans, a été arrêté en même temps que deux Birmans, près d’une manifestation contre la junte à Rangoun, la capitale économique du pays.
Il est le cinquième journaliste étranger depuis le coup d’État du 1er février 2021 à avoir été arrêté par la junte, après les Américains Danny Fenster et Nathan Maung, le Polonais Robert Bociaga et le Japonais Yuki Kitazumi, qui ont tous fini par être libérés et renvoyés hors du pays.
Depuis le putsch militaire qui a évincé l’ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyi, l’armée mène une répression sanglante contre ses opposants, tout en portant de sévères atteintes à la liberté de la presse.
Dans un décompte arrêté au 31 mars, 122 journalistes ont été arrêtés depuis le coup d’État, et 48 sont toujours détenus, selon Reporting Asean.
Avec AFP