À l’occasion du discours traditionnel marquant l’anniversaire de son accession au trône, le roi du Maroc Mohammed VI a réitéré “une fois de plus”, samedi, sa main tendue à l’Algérie, près d’un an après la rupture des relations diplomatiques entre les deux voisins maghrébins.
Le roi du Maroc Mohammed VI a réitéré “une fois de plus” sa main tendue à l’Algérie, malgré la rupture des relations entre les deux voisins maghrébins, lors du discours traditionnel marquant l’anniversaire de son accession au trône.
“Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères”, a affirmé le souverain dans un discours radiotélévisé à la nation, samedi 30 juillet.
“Je souligne une fois de plus que les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente”, a-t-il souligné, en exhortant les Marocains à “préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage à l’égard de nos frères algériens”.
L’an dernier, il avait déjà choisi de s’adresser à l’opinion algérienne, en pleine crise avec Alger.
Relations diplomatiques rompues en août 2021
Mohammed VI s’est engagé à “trouver une issue à la situation actuelle et à favoriser le rapprochement et la compréhension entre les deux peuples”.
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, accusant Rabat d'”actes hostiles”. Une décision “complètement injustifiée”, selon Rabat.
Le principal contentieux entre les deux poids-lourds du Maghreb porte sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Le statut de cette ex-colonie espagnole, considérée comme un “territoire non autonome” par l’ONU, oppose depuis les années 1970 le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.
En outre, l’Algérie, soutien de la cause palestinienne, ne manque pas une occasion de fustiger la coopération grandissante, en particulier militaire, du Maroc avec “l’entité sioniste” (Israël).
Évoquant “les allégations selon lesquelles les Marocains insulteraient l’Algérie et les Algériens”, le monarque chérifien a estimé qu’elles sont le fait “d’individus irresponsables qui s’évertuent à semer la zizanie entre les deux peuples frères”.
“Ces médisances sur les relations maroco-algériennes sont totalement insensées et sincèrement consternantes”, a-t-il insisté.
Dans le reste de son discours à forte tonalité socio-économique, Mohammed VI a fixé les priorités nationales : la réforme du code de la famille en faveur des droits des femmes, la protection sociale, le contrôle des prix – dans une conjoncture internationale de tensions inflationnistes -, et la vaccination pour combattre le Covid-19.
Roi réformateur, Mohammed VI, âgé de 58 ans, règne sur le Maroc depuis juillet 1999, date à laquelle il a succédé à son père, Hassan II.
Avec AFP