Sur le site d’un ancien pensionnat pour autochtones au Canada, le pape François a renouvelé lundi sa demande de pardon pour le rôle joué par l’Église pendant plus d’un siècle dans les violences infligées à des générations d’enfants.
Le pape François a demandé, lundi 25 juillet, “pardon pour le mal commis” contre les autochtones au Canada, notamment dans les pensionnats pour enfants amérindiens gérés par l’Église, et a déploré que certains de ses membres aient “coopéré” à des politiques de “destruction culturelle”.
“Je suis affligé. Je demande pardon”, a déclaré le pape devant des milliers d’autochtones à Maskwacis, dans l’ouest du Canada.
Évoquant une “erreur dévastatrice”, il a reconnu la responsabilité de certains membres de l’Église dans ce système dans lequel “les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels”.
Les paroles du pape, traduites en anglais, ont été accueillies par des applaudissements nourris après la demande de pardon.
“Blessures encore ouvertes”
Au total, le souverain pontife a demandé “pardon” à trois reprises, “avec honte et clarté”, lors de ce premier discours très attendu, prononcé en espagnol sur le site de l’ancien pensionnat d’Ermineskin, en présence de nombreux survivants et membres des communautés autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits).
“L’endroit où nous sommes maintenant fait résonner en moi un cri de douleur, un cri étouffé qui m’a accompagné ces derniers mois”, a-t-il insisté, évoquant les “traumatismes” subis par des générations d’autochtones et les “blessures encore ouvertes”.
Ces violences, qualifiées de “génocide culturel” par une commission d’enquête, ont fait au moins 6 000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990 et créé une onde de choc sur plusieurs générations, ravivée par la découverte de milliers de sépultures anonymes en 2021.
“Les politiques d’assimilation ont fini par marginaliser systématiquement les peuples autochtones (…). Vos langues et vos cultures ont été dénigrées et supprimées”, a encore affirmé François.
“Nous souvenir des expériences dévastatrices qui se sont déroulées dans les écoles résidentielles nous atteint, nous indigne et nous fait mal, mais cela est nécessaire”, a-t-il ajouté.
Insistant sur la nécessité de “faire mémoire”, le jésuite argentin de 85 ans, arrivé dimanche au Canada pour une visite de six jours, a également affirmé que “les excuses (n’étaient) pas un point final” mais “seulement la première étape” sur la voie de la “guérison”.
Avec AFP