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Sri Lanka : le principal camp de manifestants démantelé par les forces de l’ordre

La police sri-lankaise a repris, vendredi, le contrôle du dernier bâtiment public occupé par des manifestants. Une intervention émaillée de scènes de violence qui inquiète la communauté internationale.

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Les forces de l’ordre sri-lankaises ont repris, vendredi 22 juillet, le contrôle total du dernier bâtiment public encore occupé à Colombo par des manifestants antigouvernementaux, au cours d’un violent assaut qui suscite l’inquiétude de la communauté internationale.

Des centaines de soldats et policiers sri-lankais ont démantelé, dans la nuit de jeudi à vendredi, le principal camp de manifestants antigouvernementaux dans la capitale Colombo, quelques heures après la prestation de serment du président élu Ranil Wickremesinghe.

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Les forces de sécurité en tenue anti-émeutes, armées de fusils d’assaut automatiques, ont délogé les manifestants, démonté les barricades et encerclé le complexe du Secrétariat présidentiel, qui avait été partiellement envahi par les manifestants depuis le renversement de Gotabaya Rajapaksa il y a près de deux semaines.

“La police et les forces de sécurité ont agi pour évacuer les manifestants qui occupaient le Secrétariat présidentiel, la porte principale et les environs”, a indiqué la police dans un communiqué, “neuf personnes ont été arrêtées. Deux d’entre elles ont été blessées”.

Les manifestants, qui campaient sur place depuis début avril, avaient auparavant annoncé qu’ils quitteraient les lieux vendredi après-midi.

Des témoins ont vu des soldats interpeller plusieurs personnes et détruire les tentes dressées le long de l’avenue menant au palais présidentiel, tandis que la police bloquait les rues adjacentes pour empêcher de nouveaux manifestants d’arriver sur place.

“La force brute n’aidera pas ce pays”

Selon les témoignages, des soldats ont agressé des individus, dont des journalistes, à coups de matraque, alors qu’ils avançaient vers de petits groupes de manifestants rassemblés sur le campement baptisé “GotaGoGama” (“Village va-t-en Gota”).

L’ambassadrice américaine à Colombo, Julie Chung, s’est déclarée “profondément préoccupée” par l’action militaire.

“Nous demandons instamment aux autorités de faire preuve de retenue et de donner aux blessés immédiatement accès à des soins médicaux”, a-t-elle tweeté.

Le haut-commissaire (ambassadeur) canadien David McKinnon a souligné qu’il était “crucial que les autorités agissent avec retenue et évitent la violence”.

Amnesty International a exhorté les autorités sri-lankaises à respecter la dissidence et a condamné le recours à la force contre des journalistes, dont un photographe de la BBC, qui couvraient l’action militaire.

Le chef de l’influente association du barreau du Sri Lanka, Saliya Peiris, a condamné l’action militaire et prévenu qu’elle nuirait à l’image internationale du nouveau gouvernement.

“L’utilisation inutile de la force brute n’aidera pas ce pays et son image internationale”, a déclaré Saliya Peiris dans un bref communiqué.

Un nouveau président contesté  

Il a ajouté que plusieurs personnes, dont un avocat, avaient été arrêtées par les forces de sécurité. Les militaires, par haut-parleur, ont ordonné à quelques centaines d’hommes et de femmes qui campaient pendant la nuit de se retirer et de se confiner sur un site dédié aux manifestations près du Bureau présidentiel. 

La police a bouclé les principales routes menant à la zone pour empêcher que d’autres personnes se joignent aux manifestants.

Le nouveau président avait mis en garde mercredi “les fauteurs de troubles” et promis de faire preuve de sévérité s’ils tentaient de perturber son gouvernement.

“Si on essaie de renverser le gouvernement, d’occuper le bureau du président et celui du Premier ministre, il ne s’agit pas de démocratie, et nous traiterons ceux-là avec fermeté”, avait-il déclaré.

Lundi, il avait instauré l’état d’urgence, donnant aux forces armées et à la police de larges pouvoirs pour arrêter des suspects et les maintenir en détention pendant une longue période sans inculpation.

Ranil Wickremesinghe a été élu mercredi président du Sri Lanka en remplacement de Gotabaya Rajapaksa, qui a fui précipitamment le 9 juillet son palais pris d’assaut par des milliers de manifestants en colère et s’est depuis réfugié à Singapour d’où il a envoyé sa démission.

Ranil Wickremesinghe hérite d’un pays ravagé par une crise économique catastrophique, caractérisée par des pénuries d’aliments, d’électricité et de carburants, et qui a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars.

Le nouveau chef de l’État, élu pour la période restante du mandat de Gotabaya Rajapaksa qui se termine en novembre 2024, a affiché sa volonté de nommer un gouvernement d’unité. Ce gouvernement devrait être annoncé et prêter serment vendredi, et inclure des députés de l’opposition.

Le nouveau président pourrait nommer Premier ministre son ami d’enfance Dinesh Gunawardena, un ex-ministre de la Fonction publique et fervent partisan du clan Rajapaksa.

Mais selon des sources politiques, au moins deux autres personnalités sont également sur les rangs pour le poste.

Avec AFP

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