Le Premier ministre italien Mario Draghi s’est rendu à Alger, lundi, pour rencontrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune afin d’y signer plusieurs accords entre les deux pays, notamment sur la hausse de leurs échanges gaziers. L’Algérie est devenue, ces derniers mois, le premier fournisseur en gaz de l’Italie.
C’est une visite qui consolidera davantage les liens entre les deux pays. Le Premier ministre italien Mario Draghi a été reçu lundi 18 juillet en Algérie par le président Abdelmadjid Tebboune, avec lequel il a coprésidé le 4e sommet algéro-italien. Une occasion qui a permis aux deux pays de sceller des accords notamment pour accroître la fourniture de gaz algérien à Rome.
Le sommet, auquel ont pris part six ministres italiens en plus du chef du gouvernement, “vise à confirmer le partenariat privilégié dans le secteur de l’énergie”, selon les services du Premier ministre italien.
Abdelmadjid Tebboune et Mario Draghi ont signé une série d’accords concernant la justice, les micro-entreprises et start-ups, la coopération industrielle, énergétique et le développement durable.
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L’Algérie, qui entretient des relations privilégiées avec l’Italie, “est devenue ces derniers mois son premier fournisseur en gaz”, après avoir été longtemps devancée par la Russie d’où provenaient 45 % des importations gazières de la péninsule, a souligné Mario Draghi dans une déclaration aux médias, aux côtés d’Abdelmadjid Tebboune.
Plusieurs pays se sont tournés vers l’Algérie pour réduire leur dépendance de la Russie depuis qu’elle a envahi l’Ukraine, fin février.
Abdelmadjid Tebboune a annoncé, pour sa part, la signature “demain (mardi), d’un important accord entre (l’Américain) Occidental, (le groupe italien) Eni, et (le français ) Total qui permettra de fournir l’Italie en quantités importantes de gaz” supplémentaire.
Quelque 13,9 milliards de m3 livrés depuis le début de l’année
Vendredi, l’agence de presse algérienne avait déjà annoncé la livraison dès cette semaine de 4 milliards de m3 supplémentaires de gaz par l’Algérie à l’Italie.
Depuis le début de l’année, l’Algérie a fourni à l’Italie 13,9 milliards de m3, dépassant de 113 % les volumes prévus initialement. Elle prévoit de lui livrer au total 6 milliards de m3 supplémentaires d’ici fin 2022, selon l’agence officielle algérienne APS.
Eni, présente en Algérie depuis 1981, gère avec le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach le gazoduc TransMed qui relie le pays à l’Italie, via la Tunisie. Il peut transporter jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz naturel par an.
“L’Algérie exporte 22 milliards de m3 via le gazoduc Transmed”, ce qui laisse une capacité de 10 milliards de m3 supplémentaires pouvant être exportés, avait dit en avril à l’AFP l’expert Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l’Énergie.
L’accord pour un accroissement des volumes livrés à l’Italie avait été annoncé par Mario Draghi lors d’une première visite à Alger en avril. Mais à l’époque, il n’avait donné aucun chiffre.
Eni avait juste évoqué l’utilisation des “capacités de transport disponibles du gazoduc (Transmed) pour assurer une plus grande flexibilité d’approvisionnement en énergie, et fournir progressivement des volumes croissants de gaz à partir de 2022, (afin d’arriver) à 9 milliards de m3 de gaz (supplémentaires) par an en 2023-24″.
Le contrat gazier entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans (jusqu’en 2027), en plus de deux années optionnelles supplémentaires.
Avec AFP