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Yémen : des camps de déplacés internes ravagés par les pluies diluviennes

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, des pluies torrentielles se sont abattues sur l’est du Yémen. Le gouvernorat de Ma’rib, abritant une centaine de camps pour déplacés internes, a été particulièrement touché par les inondations, comme en témoignent des images partagées sur les réseaux sociaux. Les autorités et les organisations humanitaires lancent un cri de détresse. 

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Plus de 2 500 familles de déplacés du gouvernorat de Ma’rib, dans l’est du Yémen, ont perdu leurs foyers après plusieurs jours marqués par des pluies diluviennes et des inondations, selon un rapport de la cellule exécutive de gestion des camps de déplacés internes le 15 juillet. D’après cette agence gouvernementale, plus de 10 000 autres familles ont subi des “dégâts partiels”.

La vidéo ci-dessous montre des torrents d’eau dévaler dans le camp de Jufainah, le plus grand camp de déplacés au Yémen selon l’ONU, dans la nuit du 14 juillet.

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“Les déplacés de Ma’rib lancent un cri de détresse, les torrents ont inondé leurs maisons et ont emporté les tentes”, peut-on lire dans cette publication Facebook datée du 14 juillet.

Ces inondations, provoquées par de fortes pluies, surviennent après une semaine d’intenses tempêtes de sable.

Près de 197 camps de déplacés internes sont situés dans ce gouvernorat, dont 71 à Ma’rib-ville. Le gouvernorat de Ma’rib abrite à lui seul près de 62% du total des déplacés internes depuis le début du conflit au Yémen. La cellule de gestion de ces déplacés évoque dans sa dernière communication “une réelle catastrophe humanitaire”.

“D’autres camps voisins ont été également touchés, mais aucune donnée les concernant n’a pour le moment été communiquée par les autorités”, assure un photojournaliste yéménite qui habite dans une commune proche du camp de Jufainah. Contacté par la rédaction des Observateurs, il dit qu’il n’a pas pu se rendre sur place à cause des torrents qui ont inondé la zone.

Des maisons de briques noyées ou partiellement détruites par les pluies dans le camp d’al Jufainah, le plus grand camp de déplacés internes à Ma’rib.

“Des milliers de personnes ont tout perdu : maisons, affaires, tentes…”

Saif Mouthana est le directeur de la cellule de gestion des camps de déplacés à Ma’rib. Il explique :

Les familles de déplacés ont été transférées dans des écoles aux alentours des camps touchés. Elles ont été recueillies pour certaines par d’autres communautés de déplacés qui n’ont pas subi de dégâts importants.

Le journaliste et activiste yéménite Ibrahim al-Jahdabi s’est rendu au camp d’al-Jufainah jeudi 14 juillet pour constater les dégâts.

Des milliers de personnes ont tout perdu : maisons, affaires, tentes… Mais pour le moment, nos équipes ne comptent pas de pertes humaines. Nous avons surtout besoin de denrées alimentaires, de logements, et de biens de première nécessité comme des produits d’hygiène et des médicaments.

Aujourd’hui, on a compté au moins 16 camps inondés dans les différents districts de Ma’rib.  Le camp d’al Jufainah compte à lui seul plus de 71 000 déplacés qui ont fui les combats dans plusieurs gouvernorats du sud, où sévissent les milices Houthis.

Les camps de déplacés de Ma’rib subissent d’importants dégâts causés par les pluies torrentielles quasiment chaque année. 

En 2020, 5 000 familles de déplacés ont perdu leur foyer à cause de pluies et inondations. Les autorités gouvernementales sont régulièrement pointées du doigt : la zone du camp al-Jounaifah se trouverait selon des internautes et des éditorialistes yéménites dans un oued susceptible de s’animer lors de fortes précipitations. 

Selon l’OIM, le nombre de familles vivant en situation de déplacement prolongé ne fait qu’augmenter.

Depuis le début de la guerre en 2014, le Yémen compte près de 4,3 millions de déplacés internes.

Dans ces camps bondés et régulièrement endommagés par des inondations et des incendies, les familles doivent “construire leurs propres abris, au moyen de couvertures et de bâches en plastique”, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). En 2021, les besoins des déplacés au Yémen atteignent “un niveau alarmant” et le HCR a dénoncé le manque d’aide humanitaire en raison de l’insécurité et de la proximité de ces camps avec les zones de combats.

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