Alors que la moitié sud du pays est frappée par de fortes chaleurs, les pompiers affrontent toujours, vendredi, deux importants feux de forêt en Gironde, avec plus de 5000 hectares brûlés et plus de 10 000 personnes évacuées. Ils combattent désormais un incendie près d’Avignon.
Trois importants incendies sont toujours actifs, vendredi 15 juillet, dans le sud de la France, frappée par de fortes chaleurs. Dix-milles personnes ont été évacuées depuis mardi en Gironde, où les pompiers tentent de contenir deux importants feux de forêt.
L’incendie au sud d’Avignon, qui a parcouru 1 000 hectares dans les Bouches-du-Rhône, a été fixé dans la nuit de jeudi à vendredi mais “reste actif sur le flanc droit”, ont annoncé les pompiers qui redoublent de prudence avec le mistral annoncé.
Quatre départements, dont le Vaucluse, ont été ajoutés jeudi aux sept, dont la Gironde, déjà placés en vigilance orange “canicule” par Météo-France en raison d’une intense vague de chaleur, la deuxième en un mois, qui s’est installée sur la France et devrait durer jusqu’à mardi.
Ce jour de Fête nationale a été marqué par des températures élevées, jusqu’à 37/38°C dans le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône.
Elles devaient s’intensifier vendredi au sud d’une ligne Bordeaux – Lyon avec des valeurs proches de 38°C à 40°C, mais s’atténuer au nord de celle-ci.
Mille pompiers et dix aéronefs mobilisés
Dans de nombreux lieux, les festivités du 14-Juillet ont été adaptées, voire annulées, à cause de la chaleur et des risques élevés d’incendie. Ainsi, tous les feux d’artifice ont ainsi été interdits jusqu’à lundi soir dans les Landes.
Dans la Gironde voisine, placée jeudi en vigilance rouge “feux de forêt”, les deux incendies qui font rage depuis mardi, à La Teste-de-Buch (2 900 hectares brûlés), près d’Arcachon, et à Landiras (2 400 hectares), dans le sud du département, ne sont pas maîtrisés et ne le seront pas jeudi soir, d’après la préfète Fabienne Buccio.
Les deux incendies, qui mobilisent quelque 1 000 pompiers et dix aéronefs, n’ont pas fait de victimes.
“La situation est défavorable, avec un terrain difficile au sol, du vent, des fortes chaleurs”, a déclaré la préfète, demandant aux vacanciers de ne pas approcher le secteur de la dune du Pilat, adossée à la forêt et fermée au public.
Le vent qui a tourné au sud en début d’après-midi a entraîné l’évacuation des 4 000 habitants du bourg et de la base militaire de Cazaux, enveloppés par un gros panache de fumée et des cendres en suspension.
“J’ai jamais vu ça et on a l’impression que c’est post-apocalyptique vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c’est inquiétant”, disait Karyn, une habitante, juste avant l’ordre d’évacuation préventive.
Selon le directeur des pompiers de Gironde, Marc Vermeulen, la priorité pour la nuit sera de protéger des flammes les biens et les maisons de Cazaux.
Deux maisons ont toutefois été détruites et plusieurs sont menacées, a indiqué la préfecture en soirée.
Des étés “de plus en plus chauds”
Dans la nuit de mardi à mercredi, 6 000 personnes avaient été évacués de cinq campings proches de la dune du Pilat vers un parc des expositions. La très grande majorité a déjà quitté les lieux, a constaté une journaliste de l’AFP, la plupart étant rentrés chez eux ou ayant trouvé un hébergement ailleurs dans ce secteur très touristique.
Leur retour au camping pour récupérer leurs affaires est encore “absolument impossible”, a toutefois déclaré le sous-préfet d’Arcachon, Ronan Léaustic.
À Landiras, une zone peu peuplée, des hameaux ont dû être évacués jeudi et la situation est “très défavorable avec plusieurs réactivations de feux”, selon la préfecture.
Au sud d’Avignon, vers Tarascon, un incendie parti vers 16 h 00 d’une ligne de chemin de fer s’est propagé sur un petit massif calcaire, le massif de la Montagnette, recouvert principalement de pins et a rapidement parcouru environ 1 000 hectares, brûlant au moins 300 hectares, selon les pompiers.
Peu après 4 h 00 vendredi matin, les pompiers des Bouches-du-Rhône ont indiqué que le feu avait été fixé, mais qu’environ 1 000 pompiers sont toujours mobilisés. Il n’a, selon les secours, pas fait de blessé.
Selon Météo-France, les vagues de chaleur vont devenir “plus fréquentes, plus précoces”, causant des étés “de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme”.
Pour les scientifiques, la multiplication et l’allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
Avec AFP