Toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été suspendues, jeudi, par les autorités maliennes, selon le ministère malien des Affaires étrangères. Les autorités maliennes justifie leur décision en invoquant le “contexte de sécurité nationale”.
Les autorités maliennes ont suspendu, jeudi 14 juillet, toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), y compris celles déjà programmées ou annoncées, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cette décision s’applique jusqu’à “l’organisation d’une réunion” par la partie malienne, dont la date n’a pas été communiquée, pour “faciliter la coordination et la réglementation” de la rotation de ces contingents, ajoute le communiqué. Les autorités maliennes justifie leur décision en invoquant le “contexte de sécurité nationale”.
Bamako travaille à “réunir les conditions propices à la levée de cette mesure”
Cette mesure intervient quatre jours après l’interpellation de 49 militaires ivoiriens, des “mercenaires” selon Bamako, qui les accusent d’avoir comme “dessein funeste” de “briser la dynamique de refondation” de l’État malien.
Selon Abidjan, ils étaient déployés au Mali en tant qu’élements nationaux de soutien (ENS), une procédure de l’ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques.
Bamako assure la Minusma que les autorités travaillent de “manière diligente en vue de réunir les conditions propices à la levée de cette mesure suspensive”, déclare le communiqué.
Le mandat de la Minusma, présente au Mali depuis 2013 avec environ 13 000 soldats, a été renouvelé pour un an le 29 juin, mais avec une “opposition ferme” du Mali à la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations liées aux droits de l’homme.
Le Mali a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Le pays est dirigé par une junte qui s’est détournée de la France et de ses partenaires, et s’est tournée vers la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.
Avec AFP