Le XV de France a battu le Japon dans la douleur, samedi, à Tokyo, et termine la saison invaincu, une première dans l’histoire des Bleus. Les hommes de Fabien Galthié enchaînent un dixième succès de rang à un peu plus d’un an du Mondial-2023 à domicile.
Une dixième victoire pour finir ! Le XV de France, longtemps bousculé, a remporté son dixième match consécutif, samedi 9 juillet, à Tokyo, devant le Japon (20-15), terminant la saison invaincu, une première dans l’histoire des Bleus.
Grâce à des essais de Matthis Lebel (9e) et Baptiste Couilloud (71e), la France, qui organisera la Coupe du monde de rugby en 2023, enchaîne donc une dixième victoire de rang, établissant un record dans l’ère moderne.
C’est le meilleur bilan français depuis une série de dix succès, dont huit contre l’Allemagne, établie entre 1931 et 1937.
Les hommes de Fabien Galthié n’ont ainsi plus perdu depuis un revers en Australie (33-30), le 17 juillet 2021.
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Quasiment un an plus tard, l’Argentine (29-20), la Géorgie (41-15), les All Blacks (40-25), l’Italie (37-10), l’Irlande (30-24), l’Écosse (36-17), le pays de Galles (13-9), l’Angleterre (25-13) et le Japon (42-23) sont tour à tour venus buter sur le XV de France.
Plus anecdotique, les Bleus s’adjugent leur première série estivale depuis 2006 et un voyage chez la modeste Roumanie (62-14), puis en Afrique du Sud (36-26).
À un peu plus d’un an du Mondial-2023 à domicile et quelques mois après le Grand Chelem, c’est rassurant pour Fabien Galthié et son staff.
D’autant que les Bleus en tournée au bout du monde étaient venus au Japon sans leurs cadres habituels, Antoine Dupont, Romain Ntamack, Grégory Alldritt ou Gaël Fickou… laissés au repos.
Mais, comme il y a une semaine à Toyota, le XV de France a été chahuté, voire carrément asphyxié, par les Brave Blossoms.
Aucune ombre au tableau
Plus entreprenants, plus disciplinés, les Nippons ont tout simplement profité des imprécisions tricolores pour prendre les devants, portés par leur feu follet, l’arrière Ryohei Yamanaka auteur de deux essais (12e, 40e).
Rien n’a semblé vouloir aller dans le sens français : le demi de mêlée Maxime Lucu a déjoué, le deuxième ligne Thomas Jolmès n’a pas rugi, le jeune arrière Max Spring a parfois mal défendu… même l’alignement français, si dominateur il y a une semaine, a semblé en deçà de son niveau.
Heureusement, ces Bleus du bout du monde ont aussi prouvé qu’ils avaient de la ressource, à l’image d’un Thibaud Flament conquérant, d’un Damian Penaud omniprésent, d’un Baptiste Couilloud malin…
Ils ont aussi disposé d’un brin de chance quand le troisième ligne Tevita Tatafu s’est vu refuser par la vidéo un essai à cinq minutes de la fin.
“C’était âpre, très dur : les Japonais nous ont posé beaucoup de problèmes. On a souffert, ils nous ont emmenés vers un niveau d’exigence très élevé. Il va falloir apprendre de ça”, a d’ailleurs admis le capitaine Charles Ollivon après la rencontre.
Peu inspirés, indisciplinés et maladroits, les coéquipiers d’Ollivon ont fait parler leur expérience en seconde période pour arracher une victoire sans relief.
Mais savoir “gagner moche” est aussi l’apanage des champions. Cette fois, les Bleus s’en contenteront.
Avec AFP