Le Suisse Sepp Blatter, ancien président de la Fifa, et le Français Michel Platini, ex-président de l’UEFA, ont été acquittés vendredi dans l’affaire d’escroquerie au sein de l’instance du football mondial.
L’ancien président français de l’UEFA Michel Platini et l’ex-président suisse de la Fifa Sepp Blatter ont été acquittés vendredi 8 juillet en Suisse dans l’affaire d’escroquerie qui a brisé en 2015 les ambitions du Français d’accéder à la tête du football mondial.
Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis, alors que les deux accusés clamaient leur innocence.
Gianni Infantino visé par une procédure distincte
Pendant deux semaines, le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans avaient comparu pour avoir “obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses” (1,8 million d’euros) “en faveur de Michel Platini”.
Mis en cause dans d’autres affaires pénales mais jugés pour la première fois, Michel Platini et Sepp Blatter ont chacun plaidé l’acquittement, eux qui clament leur innocence et voient dans ce dossier une manipulation destinée à les écarter du pouvoir.
Pendant des années, la défense s’est évertuée à ramener dans les débats un possible rôle en coulisses de Gianni Infantino, ancien bras droit de Michel Platini à l’UEFA, puis élu inattendu début 2016 à la présidence de la Fifa – qui paraissait pourtant promise à son ancien chef.
Mais si Gianni Infantino est visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes en 2016 et 2017 avec l’ancien chef du parquet suisse, jamais les magistrats n’ont joint les deux dossiers, rendant judiciairement hors sujet tout soupçon de complot.
“Accord de gentlemen”
Défense et accusation s’accordaient sur un point : Michel Platini a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d’une rémunération annuelle de 300 000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.
Mais en janvier 2011, l’ancien milieu de terrain – devenu dans l’intervalle président de l’UEFA (2007-2015) – “a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses”, qualifiée de “fausse facture” par l’accusation.
Les deux hommes martèlent de leur côté qu’ils avaient dès l’origine décidé d’un salaire annuel d’un million de francs suisses, par un “accord de gentlemen” oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n’en permettent le versement immédiat à Michel Platini.
Avec AFP