Après un report d’un an en raison de la crise sanitaire, l’Euro féminin débute mercredi en Angleterre. À domicile, les “Lionesses” anglaises ouvrent le bal face à l’Autriche et comptent bien décrocher un premier trophée.
Fortes d’un soutien populaire inédit, les “Lionesses” (Lionnes) anglaises vont se lancer à l’assaut de “leur” Euro contre l’Autriche, mercredi 6 juillet, devant une audience record pour un match de la compétition, à Old Trafford, le stade de Manchester United.
“Je n’en peux plus d’attendre (…) on veut juste que ça démarre !”, trépignait mercredi soir la sélectionneuse Sarina Wiegman. La coach néerlandaise de 52 ans, qui a mené les Pays-Bas au sacre chez eux en 2017, a été recrutée spécifiquement pour aider les joueuses anglaises à briser leur plafond de verre, elles qui ont trébuché au stade des demi-finales lors de deux dernières Mondiaux et au dernier Euro.
Sous ses ordres, les Anglaises n’ont plus connu la défaite depuis 14 matches, infligeant un 8-0 à la Macédoine du Nord et un 10-0 au Luxembourg. Elles ont martyrisés à deux reprises la Lettonie, 10-0 puis, en novembre dernier, 20-0, record de leur plus large victoire. Mais elles ont surtout pris le dessus sur l’Allemagne (3-1), lauréate de huit des douze Euro précédents, et, tout récemment, sur les Pays-Bas (5-1).
Un fort soutien populaire
Repoussé d’un an, en raison de la pandémie de Covid-19, et bénéficiant aussi du décalage à novembre-décembre du Mondial masculin au Qatar, qui ne saturera donc pas l’espace médiatique en ce début d’été, ces 13e Championnats d’Europe féminins des nations s’annoncent prometteurs et spectaculaires.
“Le niveau est tellement élevé maintenant, c’est très difficile de prédire à quoi ressemblera la fin du tournoi”, a reconnu Wiegman, mardi. “Beaucoup de pays sont en bonne position, nous le sommes aussi. En tournoi, on voit parfois des choses surprenantes et on espère en profiter” a-t-elle poursuivi.
Il est vrai que le tournoi semble incroyablement ouvert. L’Allemagne, l’Espagne – même privée de sa star Alexia Putellas victime d’une rupture des ligaments croisés – et le Danemark, finaliste en 2017, se retrouvent dans le même groupe B, véritable “groupe de la mort”, qui désignera l’éventuel adversaire de l’Angleterre en quarts de finale : ces quatre nations peuvent nourrir des ambitions légitimes.
De même, la Norvège, qui est dans le groupe de l’Angleterre, reste une vraie menace, surtout avec le retour d’Ada Hegerberg, alors que la Suède et les tenantes du titre néerlandaises, qui s’affronteront dans le groupe C, ou la France (groupe D) peuvent battre n’importe qui.
Tout cela se déroulera sous une exposition médiatique inédite pour le football féminin européen reflétant son développement météorique ces cinq dernières années. Plus de 500 000 des 750 000 billets mis en vente ont déjà trouvé preneur et l’UEFA espère 250 millions de téléspectateurs. Le match d’ouverture et la finale vont battre deux fois le record du nombre de spectateurs pour un match d’Euro féminin pour le porter à 87 000 environ.
Une polémique autour des stades
Les dotations, tout en restant à des années-lumières de celles des hommes, ont aussi été revues largement à la hausse par l’UEFA pour refléter le regain de compétitivité et pour entretenir l’élan.
“Ces gros progrès que réalise ce sport continueront à influencer positivement la perception qu’ont les gens du football féminin, mais nous voulons faire plus. Continuer à élever le niveau des compétitions, dès les équipes de jeunes, améliorer la visibilité mondiale et organiser des compétitions de top niveau, comme celle-ci”, a expliqué la directrice du football féminin à l’UEFA, l’ex-internationale allemande Nadine Kessler.
Cette impression positive a été quelque peu ternie par le choix de certains stades, notamment le Manchester Academy Stadium qui, en configuration Euro, n’accueillera même pas 5 000 spectateurs, ou le Leigh Sports Village qui plafonne à 7 800.
Mais au moment du coup d’envoi, plus rien de tout ça ne comptera vraiment et la passion reprendra le dessus. “On n’est pas des robots, il y aura de la nervosité. On a bien conscience des attentes à l’extérieur, mais au sein du camp de base, c’est surtout l’excitation et l’envie d’en profiter” qui dominent, a assuré la capitaine anglaise Leah Williamson.
“Au final, c’est mon métier. Si je n’étais pas prête pour demain et capable d’en profiter, pourquoi est-ce que je ferais ce métier ?”, a-t-elle ajouté.
Avec AFP