L’Angleterre a remporté mercredi, par 1 but à 0, son match d’ouverture de l’Euro féminin 2022 face à l’Autriche. Le public du stade Old Trafford de Manchester United a réservé un accueil très chaleureux à son équipe.
Les “Lionesses” (Lionnes) anglaises ont réussi le lancement de “leur” Euro avec une victoire étriquée mais précieuse contre une Autriche valeureuse (1-0), mercredi 6 juillet à Old Trafford, devant 68 871 personnes, un record pour un match de Championnat d’Europe féminin.
Après des jours d’attente fiévreuse, le public du stade de Manchester United a réservé un accueil très chaleureux à celles qu’ils espèrent voir venger l’honneur anglais, un an après la défaite en finale des hommes, aux tirs au but contre l’Italie.
Dès leur arrivée sur la pelouse pour l’échauffement, un brouhaha indescriptible s’est élevé de tribunes pourtant encore peu garnies et le God Save the Queen a été chanté avec la ferveur des grands moments de sport.
Premières minutes hésitantes
Les premières minutes ont pourtant été un peu hésitantes, dues à la fois à une nervosité bien compréhensible, qui a entraîné un déchet inhabituel chez les Anglaises, et à la belle intensité mise par les Autrichiennes, comme leur sélectionneuse, Irene Fuhrmann, le leur avait demandé avant le match.
Le jeu des Lionesses, avec des belles sorties de balles, la recherche de décalage sur les côtés mais aussi une prise de risques individuels en un-contre-un, a tout de même fini par se mettre en place.
Les attaquantes Lauren Hemp et Beth Mead ont été un poison pour la défense autrichienne par leur capacité à déborder ou à rentrer vers l’intérieur. C’est d’ailleurs à Mead qu’est revenu l’honneur de délivrer tout le stade. Bien partie dans le dos de la défense, elle a été trouvée par Fran Kirby et elle a lobé la gardienne, la “goal line” confirmant que le sauvetage désespéré de Carina Wenninger était intervenu un poil trop tard (1-0, 17e). Ce but a achevé de libérer les Lionesses qui n’auraient jamais dû atteindre la pause avec un but d’avance seulement.
Manque de réalisme à corriger
Ellen White a, par exemple, raté le cadre par deux fois sur des têtes tout à fait dans ses cordes (27e, 44e), alors que Hemp a vu sa reprise déviée par la gardienne autrichienne Manuela Zinsberger, d’un arrêt de handballleuse juste avant la mi-temps.
Alessia Russo, maladroite de près (71e), Chloe Kelly trop individualiste après un rush depuis le milieu de terrain (76e) ont aussi laissé l’Angleterre à portée et sans une superbe parade de Mary Earps (78e), la soirée aurait pu virer à la désillusion.
Ce manque de réalisme sera certainement le principal enseignement que la très perfectionniste Sarina Wiegman aura retenu de ce match et qu’elle voudra corriger à tout prix si ses joueuses veulent répondre aux attentes placées en elle.
La Néerlandaise de 52 ans, qui avait mené les Pays-Bas au sacre chez eux en 2017, ne visera rien d’autre que la victoire finale, le 31 juillet à Wembley, alors que l’Angleterre a été stoppée en demi-finales lors des deux derniers Mondiaux et au dernier Euro
Un Euro prometteur et indécis
Les Lionesses sont d’ailleurs invaincues depuis l’arrivée de Wiegman, soit 15 matches désormais, en ayant battu l’Allemagne (3-1), lauréate de huit des douze Euros précédents, et, tout récemment, les Pays-Bas (5-1).
Mais ces 13e Championnats d’Europe féminin des nations s’annoncent prometteurs et indécis. Le groupe B, qui désignera l’adversaire des Anglaises si elles vont en quarts, sera particulièrement relevé avec l’Allemagne, l’Espagne – même privée de sa star Alexia Putellas victime d’une rupture des ligaments croisés – et le Danemark, finaliste en 2017.
De même, la Norvège, qui est dans le groupe de l’Angleterre, reste une vraie menace, surtout avec le retour d’Ada Hegerberg, alors que la Suède et les tenantes du titre néerlandaises, qui s’affronteront dans le groupe C, ou la France (groupe D) peuvent battre n’importe qui.
Tout cela se déroulera sous une exposition médiatique inédite pour le football féminin européen, reflétant son développement météorique ces dernières années. Plus de 500 000 des 750 000 billets mis en vente ont déjà trouvé preneurs et l’UEFA espère 250 millions de téléspectateurs.
Les dotations, encore à des années-lumière de celles des hommes, ont été revues largement à la hausse, même si le choix de certains stades, notamment le Manchester Academy Stadium qui, en configuration Euro, n’accueillera même pas 5 000 spectateurs, a irrité joueuses et supporters. Malgré cela, le record du nombre de spectateurs sera encore amélioré avant la fin de la compétition, pour la finale, atteignant 87 000 environ.
Avec AFP