Huit sélections africaines sont réunies à Marseille et Aix-en-Provence pour se disputer la Rugby Africa Cup, avec à la clé un billet qualificatif pour la Coupe du monde de rugby qui sera organisée l’an prochain en France. Parmi elles, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou l’Algérie qui espèrent bousculer la Namibie, favorite de ce Tournoi.
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La région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est invitée sur la carte du rugby africain. Elle accueille du 1er au 10 juillet à Marseille et Aix-en-Provence, dans deux stades modestes de 4 000 et 6 500 spectateurs, huit formations africaine qui tenteront de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde, organisée en France en 2023, et rejoindre notamment l’Afrique du Sud, championne du monde en titre et déjà qualifiée.
Cette région a été proposée par les organisateurs du Mondial en France, en réponse à un appel d’offre de Rugby Afrique pour accueillir cette phase de qualification. Avec la Rugby Africa Cup, l’objectif est double pour le comité d’organisation : assurer la promotion du rugby dans cette région et réaliser une répétition en vue de la compétition mondiale de l’an prochain.
“L’idée est également d’aider le rugby africain à gagner en visibilité et à se développer”, explique Martine Nemecek, directrice de ce tournoi. Cette compétition va en effet bénéficier d’une exposition médiatique inédite et les fédérations africaines présentes se voient proposer des formations par les instances internationales du rugby, notamment dans les domaines de la prise en charge médicale ou de l’arbitrage.
Si les frais de transport et d’hébergement sont pris en charge par les organisateurs du Mondial 2023 pour les dix jours de compétition, les huit sélections africaines ont dû financer leur préparation en amont de ce Tournoi. La plupart d’entre elles se trouvent en France depuis plusieurs semaines, accueillies par différents clubs français, grâce aux relations entre certains de leurs joueurs ou dirigeants et le rugby français.
Une exposition médiatique inédite
Les Namibiens ont, eux, fait le choix de se préparer en Afrique du Sud, du côté de Stellenbosch, et de ne rallier la France que cette semaine. En mars 2022, lorsque la décision de jouer la Rugby Africa Cup en France a été annoncée, la Fédération namibienne n’avait pas caché son opposition au fait de devoir faire le déplacement en Europe. Et elle avait demandé, en vain, à Rugby Afrique de revenir sur sa décision, argumentant que le développement du rugby africain ne peut se faire hors du Continent.
La délocalisation de cette compétition n’était pas non plus du goût de Baky Meïté, ancien capitaine de l’équipe de Côte d’Ivoire. “Je n’étais pas spécialement pour. Je me disais : pourquoi accueillir cette phase de qualification et pas celles de l’Asie ou de l’Amérique ?”, explique cet ancien joueur professionnel qui a pris sa retraite sportive l’année dernière.
Une fois le choix entériné, il s’est rangé aux arguments de ceux qui voient une opportunité “sans commune mesure” pour les rugbymen africains. “Avec la Côte d’Ivoire, j’ai joué dans l’anonymat le plus total. C’est une grande chance pour les fédérations et les joueurs qui vont pouvoir se montrer “, estime Baky Meïté, qui souligne que les matches seront retransmis à la télévision en prime time en France. Ils seront également diffusés sur différentes chaînes en Afrique.
Bary Meïté comprend cependant que cette formule puisse générer un certain déséquilibre sportif entre les équipes. “On sait que la Côte d’Ivoire, le Sénégal et l’Algérie s’appuient sur de fortes diasporas de joueurs qui évoluent en France”, ajoute Bakary Meïté. Pour ces nations, il a été plus facile de réunir les joueurs internationaux et de les préparer à cette compétition.
Une place dans le groupe de la France
Cela a été le cas de l’Algérie, qui s’est notamment préparée à Gennevilliers, près de Paris, avant de rejoindre Aix-en-Provence où elle affrontera, samedi 2 juillet, le Sénégal. L’immense majorité des joueurs évoluent dans différentes divisions du rugby français. Beaucoup d’entre eux sont nés en France et ont choisi de porter le maillot de la nation de leurs parents.
Admise officiellement en mai 2021 dans la fédération mondiale World Rugby, l’Algérie est la sélection la plus mal classée parmi les huit participantes de l’Africa Cup. Mais sa 90e place mondiale tient plus à sa récente entrée dans ce classement qu’à sa réelle valeur. Et elle compte bien se révéler lors de cette compétition, qui offre une qualification pour le groupe A du Mondial, dans lequel se trouvent la Nouvelle-Zélande, la France, l’Italie et l’Uruguay. Et si elle y parvient, elle pourra disputer son duel, le 21 septembre 2023, contre le XV de France au stade Vélodrome de Marseille.
La Namibie compte elle aussi revenir à Marseille l’année prochaine. Elle a déjà participé aux sept dernières Coupes du monde et fait figure de favorite du tournoi africain, avec dans ses rangs plusieurs joueurs qui évoluent dans le rugby professionnel français ou anglais. Mais elle se méfie de plusieurs formations en Provence, à commencer par la Côte d’Ivoire contre laquelle elle a perdu l’été dernier lors de la phase précédente de qualification en vue de la prochaine coupe du monde.
Le Zimbabwe, qui vient de se hisser à la 27e place mondiale, rêve également de disputer de nouveau une Coupe du monde, 32 ans après sa dernière participation. Pour l’équipe qui perdra la finale de cette Rugby Africa Cup, le 10 juillet à Aix en Provence, une dernière chance de qualification se présentera en novembre prochain, lors d’une compétition de repêchage réunissant quatre équipes de différents continents. Son vainqueur sera le 20e et dernier pays qualifié pour la Coupe du monde 2023.
Le programme de l’Africa Rugby Cup
Quarts de finale :
Le 1er juillet, à Marseille : Namibie – Burkina Faso (18 h) et Zimbabwe – Côte d’Ivoire (21 h)
Le 2 juillet, à Aix-en-Provence : Ouganda – Kenya (15 h) et Sénégal – Algérie (18 h)
Demi-finales :
Le 6 juillet : Ouganda ou Kenya – Sénégal ou Algérie, à Marseille (18 h)
Le 6 juillet : Namibie ou Burkina Faso – Zimbabwe ou Côte d’Ivoire, à Aix-en-Provence (21 h)
Finale :
Le 10 juillet à Aix-en-Provence (21 h)