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Au Brésil, indignation après le meurtre des deux disparus d’Amazonie

Après l’aveu d’un suspect mercredi, les corps du journaliste britannique Dom Phillips et du Brésilien Bruno Pereira sont arrivés jeudi soir à Brasilia pour leur identification définitive. Leur disparition, et l’annonce de leur meurtre dix jours après leur disparition en Amazonie, a suscité colère et indignation dans le monde.

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Les meurtres du journaliste britannique Dom Phillips et du Brésilien Bruno Pereira, défenseurs des peuples autochtones et de l’environnement, ont suscité l’indignation au Brésil et jusqu’à l’ONU, tandis que l’enquête se poursuit vendredi 17 juin pour tenter d’éclaircir les circonstances de leur mort.

Après dix jours d’intenses recherches, la police fédérale a annoncé mercredi qu’un des deux suspects, le pêcheur Amarildo da Costa de Oliveira, avait reconnu avoir enterré les corps des deux hommes, disparus depuis le 5 juin lors d’une expédition dans la Vallée amazonienne du Javari (nord-ouest).

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Sur les lieux, la police a découvert des “restes humains” ayant “99 % de probabilité” d’appartenir aux deux hommes. Enfermés dans deux cercueils de bois, ils sont arrivés jeudi soir à Brasilia pour l’identification définitive, a constaté l’AFP.

Le commanditaire présumé identifié ?

La police a communiqué tard jeudi sur les traces de sang retrouvées sur le bateau d’Amarildo da Costa de Oliveira lors de son arrestation la semaine dernière. Elles ne correspondent pas à l’ADN de Dom Phillips et des “examens complémentaires” sont nécessaires pour déterminer si c’est celui de Bruno Pereira.

 En outre, “aucun ADN humain n’a été détecté” dans les viscères trouvés flottant sur le fleuve. Cette découverte avait été annoncée par le président Jair Bolsonaro lors d’une interview radio qui avait conclu : “tout porte à croire qu’on leur a fait du mal”.

L’enquête se poursuit pour déterminer le mobile du crime, les circonstances de la mort apparemment “par arme à feu”, le rôle exact joué par les deux suspects arrêtés, Amarildo da Costa et son frère Oseney, et leurs éventuels complices. Selon la presse brésilienne, trois autres suspects ont été identifiés, dont le commanditaire présumé des meurtres. La Police fédérale n’a pas confirmé l’information mais n’a pas exclu d’autres arrestations.

“Indignation”

Dénonçant un “acte brutal” et “effroyable”, l’ONU a appelé le Brésil à “accroître ses efforts pour protéger les défenseurs des droits humains et des peuples indigènes”.

L’ONG environnementale WWF-Brésil a exprimé son “indignation” face au manque de protection fourni par l’État “aux peuples de la forêt et à leurs défenseurs”. L’organisation Greenpeace a estimé qu'”au cours des trois dernières années”, depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite Jair Bolsonaro en 2019, le Brésil était devenu le pays du “tout est permis”.

Sept chefs autochtones brésiliens ont dénoncé à Bruxelles le climat de violence et d'”impunité” en Amazonie, estimant que le gouvernement “ne montre aucun désir de se battre contre les crimes environnementaux”.

“Esprit”

La disparition des deux hommes a ravivé les critiques contre le chef de l’Etat, accusé d’encourager les invasions de terres indiennes avec ses discours en faveur de l’exploitation des ressources de la plus grande forêt tropicale du monde.

Ce dernier, qui a affirmé que le journaliste était “mal vu” en Amazonie pour “ses nombreux reportages contre les orpailleurs, sur l’environnement”, a réagi jeudi dans un tweet lapidaire : “nos condoléances aux familles et que Dieu réconforte le cœur de tous”.

L’Union des peuples indigènes de la Vallée de Javari (Univaja), dont des membres ont activement participé aux recherches, a qualifié le meurtre de “crime politique” car dirigé contre des “défenseurs des droits humains”.

À Londres, Jonathan Watts, un collègue de Dom Phillips au Guardian, a dit à l’AFP espérer que ces meurtres “monstrueux” encourageraient, et non dissuaderaient, les médias à poursuivre leur travail sur les crimes environnementaux.

La famille du journaliste britannique au Royaume Uni a déclaré jeudi avoir le “cœur brisé”, remerciant les participants aux recherches “en particulier les indigènes”. “Maintenant que les esprits de Bruno se promènent dans la jungle et sont dispersés parmi nous, notre force est tellement plus grande”, a écrit sur Twitter Beatriz Matos, la veuve de Bruno Pereira.

Avec AFP

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