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Retrait de la force Barkhane : la base de Ménaka transférée à l'armée malienne

L’armée française quitte officiellement la base militaire de Ménaka, dans le nord-est du Mali, et en remet les clés aux forces armées maliennes (FAMa), avant-dernière étape du départ de la force antijihadiste Barkhane du pays. 

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Les militaires français remettent officiellement à l’armée malienne, lundi 13 juin, la base de Ménaka, dans le nord-est du pays, où étaient également stationnés des hommes de la force européenne Takuba. Ce retrait s’effectue alors que cette région connaît une importante dégradation sécuritaire, avec une multiplication des offensives du groupe État islamique depuis début mars.

Les militaires français quitteront le Mali pour de bon “à la fin de l’été” avec le transfert aux FAMa de leur principale emprise de Gao, a souligné le porte-parole de l’état-major, le général Pascal Ianni, lors d’un point presse.

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Ouverte en 2018, la base de Ménaka, dans la région dite des trois frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, hébergeait notamment le groupement de forces spéciales françaises et européennes Takuba, qui avait pour but d’aider les forces maliennes à gagner en autonomie. Son PC est maintenu à Gao, avant sa disparition. “Il n’est pas envisagé de transférer Takuba au Niger”, a précisé l’état-major.

Les rapports entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, se sont brutalement dégradés ces derniers mois, en particulier depuis l’arrivée au Mali de paramilitaires du groupe russe Wagner, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les jihadistes.

Un départ “conduit en bon ordre”

Le départ de Ménaka, lundi, “a été conduit en bon ordre, en sécurité et en toute transparence, dans un contexte où la force antijihadiste Barkhane fait face à des attaques informationnelles régulières visant à entacher son action et sa crédibilité”, commente l’état-major.

Au lendemain de la précédente rétrocession d’un base française, en avril à Gossi, l’état-major français avait diffusé des vidéos tournées par un drone à proximité de cette emprise montrant des paramilitaires, très probablement du groupe Wagner, en train d’enterrer des corps en vue de faire accuser la France de crimes de guerre.

Ainsi, avant la rétrocession de Ménaka, l’armée française a été “très vigilante aux attaques informationnelles”, soupçonnant de possibles manœuvres pour nuire à son image notamment via l’organisation de manifestations anti-françaises, ou d’accusations de collusion entre Barkhane et les jihadistes, qui ont déjà transpiré sur les réseaux sociaux. 

Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu’à 5 500 hommes sur le terrain en 2020. Paris avait décidé de réduire la voilure l’été dernier, fermant ses bases militaires avancées les plus au nord du Mali, à Kidal, Tessalit et Tombouctou.

Emmanuel Macron a ensuite décidé en février un retrait militaire total du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et de crise diplomatique entre Paris et Bamako.

Toutefois, “la réarticulation de la force Barkhane et le transfert de l’emprise de Ménaka, après celle de Gossi, ne marque pas le départ des armées françaises de la bande sahélo-saharienne”, fait valoir l’état-major, en assurant que “l’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États de la région, à leur demande (…) reste une priorité absolue”.

Avec AFP

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