Les eurodéputés ont validé, mercredi, un texte visant à réduire à zéro les émissions de CO2 des automobiles neuves. Ce vote serré détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis.
Le Parlement européen a approuvé mercredi 8 juin, malgré une farouche opposition de la droite, la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035, n’autorisant de facto que la vente de véhicules électriques.
Les eurodéputés, réunis en séance plénière à Strasbourg, ont validé le texte sur la régulation des émissions de CO2 des voitures et camionnettes, qui s’inscrit dans l’ambitieux plan climat de l’Union européenne, par 339 pour (249 voix contre, 24 abstentions).
Ce vote serré détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis. Les voitures représentent au moins 12 % des émissions de CO2 dans l’UE.
Le texte adopté reprend les objectifs intermédiaires proposés par Bruxelles : réduction de 15 % des émissions automobiles d’ici 2025 et de 55 % en 2030.
Alors que le Parlement n’avait pas réussi plus tôt mercredi à s’entendre sur une réforme du marché carbone, il a approuvé plusieurs autres textes du paquet climat, dont le relèvement des objectifs contraignants de capture de CO2 par les “puits de carbone” naturels (forêts, usage des terres…).
Âpre bataille
L’objectif du “zéro émission” automobile a donné lieu, lui, à une âpre bataille, avec un amendement du PPE (droite pro-européenne et première force au Parlement) proposant de viser plutôt une réduction de 90 % des émissions automobiles en 2035.
Cela aurait permis de poursuivre la vente de voitures hybrides et, selon le PPE, d’encourager des technologies alternatives. L’amendement a finalement été rejeté de justesse. Pour leur part les Verts, qui voulaient avancer l’interdiction des moteurs thermiques à 2030, n’ont pas non plus convaincu.
La droite, qui appelait aussi à prendre en compte le carbone émis pour la production d’une voiture, n’a pas fait passer un amendement promouvant l’usage de “carburants synthétiques” et autres biocarburants jugés moins carbonés que les fossiles.
Par ailleurs le texte prévoit que les véhicules de luxe (entre 1 000 et 10 000 voitures particulières immatriculées par an) bénéficient d’une dérogation leur permettant d’être équipés d’un moteur thermique jusqu’en 2036.
Avec AFP