L’agence spatiale française a signé mardi à Washington le texte de la déclaration dite “accords Artemis”. Elle s’associe ainsi au programme américain du même nom visant à renvoyer des astronautes sur la Lune autour de 2025.
La France a rejoint mardi 7 juin le programme de future exploration de la Lune impulsé par les États-Unis, en signant les “accords Artemis” qui envisagent notamment de créer des “zones de sécurité” pour protéger les ressources extraterrestres.
La France devient ainsi le 20e pays (après notamment le Canada, le Japon, le Royaume-Uni, l’Ukraine, Israël, les Émirats arabes unis, le Brésil…) à s’associer à cette nouvelle vague d’exploration spatiale pacifique, précise le Centre national d’études spatiales (Cnes), l’agence spatiale française.
Son PDG Philippe Baptiste a signé à Washington, en présence de l’administrateur de la Nasa Bill Nelson, le texte de la déclaration dite “accords Artemis”. Le programme américain du même nom vise à renvoyer des astronautes sur la Lune autour de 2025, plus de 50 ans après l’alunissage historique de la mission Apollo 11. L’objectif est d’établir à terme une présence humaine durable. Il prévoit également la construction d’une station qui sera assemblée en orbite lunaire à partir de 2024, le Lunar Gateway, futur tremplin pour des vols habités plus lointains.
“Compter parmi les grandes puissances spatiales”
Les accords Artemis constituent un ensemble d’ententes bilatérales avec les États-Unis, qui s’appuient sur le traité international régissant l’espace extra-atmosphérique de 1967.
“À la fois pour notre communauté scientifique et notre industrie, ce nouveau cadre permettra de faire face à de nouveaux défis et de continuer à compter parmi les grandes puissances spatiales”, s’est félicité Philippe Baptiste, cité dans un communiqué.
Les pays signataires adhèrent à une dizaine de principes s’appliquant à leurs futures activités sur la Lune, mais aussi sur Mars ou des astéroïdes : transparence des missions, interopérabilité des systèmes, assistance au personnel en cas de détresse, partage des données scientifiques, préservation des sites historiques…
Ni Chine ni Russie
Une mesure plus controversée prévoit la possibilité de délimiter des “zones de sécurité” pour éviter des “interférences nuisibles” par un tiers, afin notamment de protéger l’exploitation de ressources, comme l’eau lunaire. Et ce alors que le traité de 1967 interdit toute “appropriation nationale” de ces ressources.
“D’après notre analyse, les accords Artémis ne sont pas en contradiction avec le traité de 1967”, a dit à l’AFP Pascale Ultré-Guérard, directrice-adjointe des programmes à la direction de la stratégie au Cnes. Le texte permet de “cimenter” l’engagement de la France dans l’exploration lunaire, a-t-elle ajouté. À titre d’exemple, le module Esprit de communication et de ravitaillement de la Lunar Gateway doit être conçu en France par Thales Alenia Space.
Le texte, dévoilé par les États-Unis en 2020, n’a été signé ni par la Chine ni par la Russie, qui projettent de construire ensemble leur propre station lunaire.
Avec AFP