L’ex-chef et quatre membres des Proud Boys, une milice d’extrême droite, ont été inculpés lundi pour sédition, une accusation passible de 20 ans de prison. Ils sont accusés d’avoir coordonné l’intrusion d’une centaine de leurs membres dans le Capitole, le 6 janvier 2021.
Après les Oath Keepers, ce sont l’ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, et quatre membres de la milice d’extrême droite qui ont été inculpés pour “sédition” pour leur rôle dans l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021 à Washington, a annoncé le ministère de la Justice, lundi 6 juin.
Les cinq hommes, âgés de 31 à 45 ans et détenus depuis plusieurs mois, faisaient jusque-là l’objet de poursuites pour “association de malfaiteurs” en vue de gêner une procédure officielle ou pour violences.
L’accusation de “sédition” va plus loin. Les procureurs fédéraux accusent les cinq hommes d’avoir comploté en amont et encouragé des partisans de Donald Trump à empêcher les élus du Congrès de certifier la victoire électorale de Joe Biden lors de l’élection présidentielle de novembre 2020. Ils auraient alors coordonné l’intrusion d’une centaine de membres de cette milice dans le Capitole.
Enrique Tarrio n’était pas sur place. Deux jours plus tôt, il avait été interpellé pour la destruction d’une banderole “Black Lives Matter” et alors qu’il se trouvait en possession de chargeurs d’arme interdits dans la capitale fédérale. Il avait été remis en liberté le 5 janvier 2021 avec ordre de rester hors de Washington. Selon l’acte d’accusation, il n’avait pas immédiatement obtempéré et avait même rencontré Stewart Rhodes, son homologue chez les Oath Keepers, avant de quitter la capitale fédérale.
Une accusation rarement utilisée
En janvier dernier, onze membres de cet autre groupe d’extrême droite, les Oath Keepers, ont également été inculpés pour “sédition” pour leur rôle similaire présumé dans l’assaut meurtrier contre le Capitole.
Il est rare que les procureurs fédéraux inculpent des suspects pour conspiration séditieuse, qui est punie d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement.
En parallèle, une commission d’enquête parlementaire tente de faire la lumière sur le rôle joué par l’ex-président républicain et ses proches dans ce coup de force. Elle doit présenter jeudi ses premières conclusions, lors d’une audition très attendue.
Avec AFP et Reuters