Après la tuerie d’Uvalde aux États-Unis voisins, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi un projet visant à geler la possession d’armes de poing. Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d’armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l’histoire du pays qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé, lundi 30 mai, un projet de “gel national de la possession d’armes de poing”, après les récentes tueries aux États-Unis voisins. Ce projet doit être soumis au Parlement, où le Parti libéral de Justin Trudeau est minoritaire.
“Nous introduisons une législation pour appliquer un gel national sur la possession d’armes de poing”, a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse, qu’il a donnée en compagnie de plusieurs dizaines de proches de victimes de violences armées. “Cela signifie qu’il ne sera plus possible d’acheter, vendre, transférer ou importer des armes de poing où que ce soit au Canada”, a-t-il ajouté.
Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d’armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l’histoire du pays, qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse.
Rappel : plus tôt aujourd’hui, on a déposé un projet de loi qui, une fois adopté par le Parlement, permettra de renforcer davantage les lois canadiennes sur le contrôle des armes à feu. Pour en savoir plus, regardez cette vidéo et cliquez sur ce lien : https://t.co/39eBGsBYeh pic.twitter.com/MzZ2SVFKVc
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) May 31, 2022
Armes importées illégalement des États-Unis
Selon des statistiques officielles, les armes à feu ne sont impliquées que dans 3 % des crimes violents au Canada. Mais le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino estime qu’environ un million d’armes de poing circulent dans le pays, dont beaucoup sont importées illégalement des États-Unis.
“La violence armée est un problème complexe”, a déclaré Justin Trudeau. “Mais au bout du compte, le calcul est en réalité fort simple : moins il y aura d’armes à feu dans nos communautés, et plus chacun sera en sécurité”, a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient après le massacre de l’école d’Uvalde, au Texas, dans lequel ont péri 19 enfants âgés de 9 à 11 ans ainsi que deux enseignantes sous les balles d’un adolescent ayant légalement acheté un fusil d’assaut.
La proposition de Justin Trudeau a été critiquée par l’opposition conservatrice.
“Le vrai problème dans ce pays, ce ne sont pas les propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi, qui sont strictement encadrés et strictement contrôlés”, a déclaré John Brassard, leader de l’opposition à la Chambre des communes, à Radio-Canada. “Le vrai problème dans ce pays, ce sont les gangs et les criminels qui importent des armes à feu, principalement des États-Unis, et qui utilisent des armes illégales dans nos rues”.
“L’annonce d’aujourd’hui ne se concentre pas sur la cause fondamentale de la violence armée dans nos villes : les armes à feu illégales introduites clandestinement au Canada par des gangs criminels”, a tweeté pour sa part la députée conservatrice Raquel Dancho.
Today’s announcement fails to focus on the root cause of gun violence in our cities: illegal guns smuggled into Canada by criminal gangs. The PM has had 7 years to fix this serious issue yet he continues to chase headlines and bury his head in the sand. #cdnpoli https://t.co/DzHDzKYYIt
— Raquel Dancho (@RaquelDancho) May 30, 2022
Le projet de loi canadien prévoit aussi d’empêcher quiconque est impliqué dans des violences domestiques d’obtenir un permis de port d’arme, et de durcir les peines pour le trafic d’armes. Les chargeurs de fusils pouvant contenir plus de cinq balles seront également interdits.
La Coalition pour le contrôles des armes, fondée après le meurtre de 14 femmes dans une université de Montréal en 1989, a applaudi le projet. “La proposition de suppression progressive de possession privée d’armes de poing est une avancée majeure, et montre que le gouvernement a écouté la voix des victimes”, a déclaré la présidente de l’organisation, Wendy Cukier, dans un communiqué.
Avec AFP